Quelques lectures décentrées de la crise
Brève

Quelques lectures décentrées de la crise

Trois lectures pour le week-end. D'abord, un sondage dont vous ne risquez pas d'entendre parler sur France Info.

Pour 43 % des jeunes Américains de 18 à 30 ans, le mot "socialisme" a une connotation positive. Ils sont exactement autant à trouver une connotation positive au mot "capitalisme". Socialisme et capitalisme : match nul. Dos à dos. Le sondage ne précise pas quelle est exactement la perception par les jeunes Américains du mot "socialisme". Le terme, dans la vie politique américaine, étant généralement utilisé comme une insulte disqualifiante, on en est réduit à l'hypothèse suivante : plus ils écoutent Fox News, et tous les médias Murdoch, user et abuser de l'insulte "socialiste", plus les jeunes Américains adhèrent positivement à cette valeur. La propagande comme repoussoir : l'hypothèse est séduisante.

Depuis le début de la crise grecque, on se représente le gouvernement allemand comme une sorte d'ours lourdaud et pingre, à la remorque des événements, décidant toujours trop peu et trop tard, sous la pression de lémarchés. On avait tort, explique Jean Quatremer, correspondant de Libé à Bruxelles, qui s'est entretenu avec un certain nombre (non précisé) de responsables allemands. Depuis le début, selon lui, c'est l'Allemagne aux nerfs d'acier qui donne le tempo. C'est elle qui a délibérément poussé la Grèce jusqu'à l'ultime bord du précipice, pour l'obliger à la rigueur. C'est elle, qui profite de la panique générale pour pousser Sarkozy lui-même à la réduction des déficits, et l'acculer à cette prodigieuse intitiative d'inscrire dans la constitution l'obligation, pour tout nouveau gouvernement, de déclarer "une trajectoire impérative de solde structurel". Le matinaute, n'ayant pas eu la chance de recueillir les confidences de ministres allemands, dira que...c'est une interprétation de l'histoire. Intéressante, mais discutable.

Toujours à propos de l'Allemagne, pour le plaisir, allez faire un tour dans les articles des Echos, qui n'en finissent pas de mordre les mollets de Merkel, à propos de l'interdiction des ventes à découvert, dont je vous entretenais hier. Aujourd'hui, ce sont quelques obscures études d'obscurs chercheurs, qui sont appelées à la rescousse. Je vous recommande notamment cette phrase : "la communauté des hedge funds a eu l'impression d'être implicitement ciblée par la mesure". Ah, cette brave et honnête "communauté", ressoudée dans la tempête, face aux éléments déchainés ! Comme on tremble avec elle !

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