Karachi, l'affaire qui fait peur au président (L'Express)
Brève

Karachi, l'affaire qui fait peur au président (L'Express)

La couverture, et dix pages : l'Express publie de très larges extraits d'un livre de Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi (journalistes à Mediapart)

sur l'attentat de Karachi. Entre autres le livre s'intéresse à "L'ami qui dérange"

"De tous les acteurs de l'ombre qui peuplent le dossier, le personnage le plus actif dans les coulisses d'Agosta et de Sawari II est, de loin, l'homme d'affaires Ziad Takieddine. [...] Mais aujourd'hui, plus personne ne semble vraiment assumer sa proximité d'hier avec l'intermédiaire Takieddine. Comme s'il était subitement devenu un ami trop encombrant pour la Sarkozie. Jean-François Copé, par exemple, n'a pas donné suite à nos nombreuses sollicitations. En revanche, Brice Hortefeux, le ministre le plus proche de Nicolas Sarkozy, avec lequel il travaille depuis 1985, a accepté le principe d'une entrevue.(...) le ministre de l'Intérieur assure n'avoir "jamais entendu Ziad Takieddine dire qu'il avait rencontré Edouard Balladur", avant de lâcher : "Nicolas Sarkozy, lui, l'a croisé une fois, mais il ne le connaît pas." [...] "[...] Nicolas Sarkozy est extraordinairement prudent, même méfiant sur ces sujets-là. Je pense qu'il ne connaissait aucun intermédiaire à cette époque-là, tout comme moi." M. Hortefeux fait bien de préciser "à cette époque-là". Car il n'en a plus été de même à partir de la mi-2002, au moment où les deux hommes ont débarqué au ministère de l'Intérieur. M. Sarkozy, ministre, et ses plus proches conseillers, M. Hortefeux et M. Guéant, se sont en effet mobilisés, dès leur arrivée Place Beauvau, pour faire aboutir un projet mirifique avec l'Arabie saoudite, le contrat Miksa, à savoir 7 milliards d'euros pour équiper Riyad de matériel destiné à protéger les frontières du royaume. [...] Or, qui a-t-on vu apparaître aux côtés des sarkozystes pour plaider la cause du dossier français ? Ziad Takieddine, bien sûr !"


A propos de Takieddine, les auteurs du livre écrivent : "Lorsqu'on lui fait observer qu'aujourd'hui la "Sarkozie" semble vouloir prendre ses distances avec lui, son visage s'empourpre. (...) Comme dans un sursaut d'orgueil, il lâche une petite bombe : "Sarkozy est mon ami, OK ? Et depuis longtemps. Je l'ai rencontré en 1993 lors d'une soirée chez Léotard. Je l'ai aidé pour débloquer le contrat Miksa, j'ai organisé ses visites en Arabie saoudite. Je l'ai accompagné trois fois là-bas, une fois comme ministre de l'Intérieur, deux comme président de la République." (...) "A l'évidence la présidence de la République tient à garder ses distances avec un homme qui sent désormais le soufre. Sauf que, lorsqu'on évoque la libération en juillet 2007 des infirmières bulgares détenues par la Libye, Claude Guéant doit lâcher du lest : "Oui, c'est vrai, Ziad Takieddine a joué un rôle dans l'affaire des infirmières bulgares. [...] Il a joué un rôle important."

Un autre extrait le livre s'intéresse au rôle de Sarkozy "
Il n'aime pas qu'on le rappelle, préférant jouer de son image de leader politique que les "affaires" n'ont jamais atteint, mais cette responsabilité ministérielle doublée de son activisme dans la campagne balladurienne fait désormais de Nicolas Sarkozy l'acteur incontournable de l'une des séquences politico-financières les plus troubles de la Ve République, dont un juge d'instruction semble décidé à réveiller la mémoire, au détour de l'affaire de Karachi."

L'Express reproduit aussi des documents dont l'un porte la mention "Nicolas Sarkozy donne également son accord depuis le ministère des Finances - Bercy."


L'occasion de retrouver
les multiples rebondissements de cette affaire, dans notre dossier "Karachi, un Watergate français ?"

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