Carbone ou poids lourd : taxes en panne
Brève

Carbone ou poids lourd : taxes en panne

En matière d’écologie, les reports sont dans l’air du temps. Après l'annulation de la taxe carbone par le gouvernement, ce sont deux nouveaux reculs qui viennent d'être enregistrés en vingt-quatre heures. Coup sur coup, on a appris qu'il n'y aurait pas de proposition de taxe carbone européenne en juin, et que le gouvernement repoussait l'entrée en vigueur de la taxe poids lourd prévue par le Grenelle de l'environnement.



La taxe poids lourd, rebaptisée "écotaxe", devait être expérimentée en Alsace en 2009 avant d'être généralisée en 2011. L'expérimentation alsacienne avait déjà été repoussée d'un an, mais c'est un report général qui vient d'être décidé comme l'ont révélé Les Echos : "Le gouvernement justifie ce retard par des raisons « essentiellement techniques » et refuse d'y voir un nouveau recul par rapport à ses promesses environnementales : « Le contrôle de l'application de la taxe pose de gros problèmes techniques. Nous voulons vraiment prendre le temps de bien faire », justifie l'un des architectes du projet. Les obstacles techniques sont, de fait, importants. Chaque camion devra être équipé d'un GPS pour évaluer ses trajets. Des bornes de contrôle devront être mises en place pour traquer les récalcitrants".

Dans un communiqué, le collectif d’associations environnementales France nature environnement (FNE) a jugé ce retard "inacceptable" en soulignant que la taxe ne verrait finalement le jour qu’après l'élection présidentielle de 2012. Ce recul est d'autant moins compréhensible d'un point de vue technique que cette taxe existe déjà dans plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne. De toute évidence, le report de cette taxe poids-lourd évitera un conflit avec les transporteurs routiers. C'est toujours ça de gagné pour Nicolas Sarkozy.

Quant à la taxe carbone, officiellement repoussée car envisagée à l'échelon européen, elle n'est pas près de voir le jour. Dans une interview à Reuters, le commissaire européen au Commerce international, Karel De Gucht, a indiqué que la commission ne ferait pas de proposition de taxe carbone frontalière au mois de juin. Il y aura une simple "communication". "Ma position personnelle était de dire que j'étais contre. Je ne suis toujours pas en faveur (...) D'abord, cela comporte de grands risques de déclencher une guerre commerciale. Ensuite, il est très difficile de l'appliquer. Je ne pense pas que cela soit la solution", a-t-il ajouté.

Ces deux décisions semblent logiques si l'on se souvient des paroles de Nicolas Sarkozy au salon de l'agriculture : "Les questions d'environnement, ça commence à bien faire". Il vient de s'en débarrasser.

Un élément supplémentaire pour notre dossier : "Carbone, la taxe impossible ?"

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.