"Quoi? On va pouvoir poser Djokovik comme mot-compte-triple? Nan tu déconnes, les règles du Scrabble n’ont pas bougé depuis 1948 ! Si si j’te jure…" C’est un frisson d’offense un brin surjoué par les puristes qui s’est propagé sur la toile comme une traînée de poudre grâce aux bons et loyaux services de Twitter en 24 heures chrono.

Si CBS et le BBC news s’y sont laissés prendre, l’"info" n’a pas épargné la France, faisant les titres des insolites de Rue89, d’Europe1.fr ou de 20 minutes. Alors, "comment cette dernière opération marketing s'est-elle transformée en buzz mondial?", s’est interrogé slate.fr. Pour le site, c’est bien simple, c’est l’effet combiné d’une "communication trompeuse de l'entreprise" et d'une " incompétence des médias".

Selon les informations du journaliste Stephan Fatsis, "la nouvelle de la sortie du jeu est apparue pour la première fois sur quatre lignes dans un magazine de l'industrie du jouet. Les médias britanniques ont ensuite commencé à appeler Mattel, et l'entreprise n'a, semble-t-il, rien fait pour dissiper l'idée qui se formait dans les esprits des journalistes crédules qu'un changement majeur était en train de se produire."

D’après slate.fr, la panique générale était surtout une bonne occasion de faire parler de la nouvelle édition, Scrabble Trickster, qui n’est qu’une énième déclinaison de l’original. Puisque pour Hasbro et Mattel, qui se partagent la propriété du jeu, "le Scrabble est une rente, mais il n'y a pas beaucoup de place pour la croissance".

Tric-Trac, webzine expert en jeux de société, semble avoir le mot de la fin, ramenant définitivement le "buzz " à néant en soulignant que, quand bien même "Mattel aurait changé réellement les règles, de toute façon, cela aurait été beaucoup de bruit pour rien. Les fédérations de Scrabble définissent elles-mêmes leurs règles pour les compétitions sans se référer à ce que fait Mattel." CQFD.

(Par Flora Beillouin)