Nicolas et Angela contre lémarchés
Les calmer ? Les gruger au besoin. Qui donc ? Lémarchés, bien entendu, eux qui attaquent bassement la Grèce depuis quelques semaines, et ont commencé de s'en prendre à l'Espagne et au Portugal (si vous avez manqué des épisodes, c'est remarquablement résumé dans Les Echos de ce matin). Le défi est de taille. Lémarchés ont mille yeux. Leurs réactions sont imprévisibles. Ils sont capables de voir Jean-Claude Trichet prendre l'avion en Australie, et de réagir dans la seconde à cette information aéroportuaire, en semant la panique, et en faisant "trébucher l'euro". Heureusement, ils sont aussi bêtes que méchants. Comment, donc, les tromper ?
Par exemple le mot : "gouvernement européen". La carte fut en effet sortie hier, signe que Nicolas et Angela ont pris la mesure de la gravité de la situation. Mot et photo : ce matin sur France Inter Bernard Guetta, goutte d'optimisme quotidienne dans un océan de désespérance, s'en réjouissait, et entonnait son refrain favori : les choses avancent, Nicolas. Lentement, mais elles avancent.
Dès la soirée d'hier, pourtant, on apprenait au 20 Heures que l'Europe soutenait la Grèce, certes, mais sans envisager, pour le moment, aucune aide concrète d'aucune sorte (la presse française le souligne encore ce matin). Pas question de "mettre la main au portefeuille" (il parait que les Grecs, qui sont fiers comme des Grecs, ne le souhaitent d'ailleurs pas). On apprenait encore, ce matin, dans The Guardian, que Merkel s'est fermement opposée à un soutien plus concret. Qu'il n'y a donc pas eu d'accord du tout. On verra bien ce que lémarchés en penseront. Il faut espérer qu'ils écoutent Bernard Guetta, mais ne regardent pas le 20 Heures, ni ne lisent The Guardian.
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