Pressions chinoises sur médias français (Libération)
"L’un d’eux évoquait la répression de Tiananmen (1989), l’autre le Tibet. [...] À Paris, il est de moins en moins rare que des responsables de chaînes de télévision françaises soient convoqués à l’ambassade de Chine, où il leur est demandé de déprogrammer un documentaire sur la Chine". Cité par Libération, un responsable d'une grande chaine française qui souhaite rester anonyme affirme : "Un ministre-conseiller m’a dit que le massacre de Tiananmen n’a pas eu lieu. Il m’a dit : "Vous n’avez le droit de parler de la Chine que par rapport à ce qu’on vous autorise à dire." […] Ils m’ont dit qu’ils pourraient m’inviter dans les meilleurs restaurants chinois de Paris, que la Chine est un pays fantastique, puis ils m’ont demandé, courtoisement, de déprogrammer un documentaire qui leur déplaisait…"
En 1991, explique Libération, le bureau de la propagande extérieure, dont le rôle est de surveiller Internet et les activités des journalistes étrangers, a été élevé au rang de véritable ministère. De plus, "afin d’affiner ses moyens de pression, la Chine a organisé en octobre un World Media Summit (170 médias étaient présents) présidé par le directeur de l’agence Xinhua… ancien vice-directeur du département de la Propagande du Parti". Les pressions sur les médias étrangers sont de plus en plus fréquentes, selon Libération, et surtout de moins en moins voilées, preuves que la perception que l'on se fait de la Chine dans le monde est un "instrument essentiel du pouvoir de l'État".
(Par Colin Bertier)
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