AFP : l'ancien président contre le nouveau statut
"L'agitation provoquée par les spéculations sur un éventuel changement du statut légal de l'Agence France-Presse (AFP) m'amène à violer pour la première fois la règle selon laquelle un ancien président de cette entreprise ne doit plus se mêler de ces affaires" écrit dans une tribune publiée par Le Monde, Claude Moisy, journaliste, ancien président directeur général de l'Agence France-Presse.
"Oui, l'AFP est une anomalie juridique et financière, une réalité impossible. Cet "organisme autonome" est censé fonctionner "selon les règles du droit commercial" mais il n'a ni capital ni actionnaires. Pire, il est administré par ses clients !" Mais Moisy s'inquiète de l'ouverture au privé "Il est impensable qu'aucun homme d'affaires, aucune société, aucune
autre institution que l'Etat lui-même mette longtemps de l'argent dans
une entreprise structurellement déficitaire sans attendre finalement un
retour sur son investissement. Si une telle "ouverture" était
pratiquée elle entraînerait un jour des restructurations, (...) qui changeraient radicalement la nature
de l'entreprise (...). Le Monde daté du 30 septembre 2009 |
"Le gouvernement d'une France surendettée peut légitimement penser qu'à l'heure du "monde-en-ligne" où tout un chacun distribue son "information", le financement de la vieille agence mondiale est un jeu qui n'en vaut plus la chandelle. (...) Si c'est le cas, il doit le dire clairement au lieu de se défausser du démantèlement sur des seconds couteaux. Si ce n'est pas le cas, et s'il veut que l'AFP garde sa place dans le monde, il doit assumer ses responsabilités."
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