L'"embargo" journalistique tué par le web ? (blog AFP)
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L'"embargo" journalistique tué par le web ? (blog AFP)

Les journalistes anglo-saxons semblent en voie d'abandonner une pratique traditionnelle de la profession : l'embargo.

Les journalistes anglo-saxons semblent en voie d'abandonner une pratique traditionnelle de la profession : l'embargo. L'embargo est un accord entre le journaliste et sa source, qui donne une information en spécifiant à partir de quel moment elle pourra être diffusée. Le journaliste s'engage à en pas la diffuser avant.

C'est Eric Scherer, directeur de l'analyse stratégique à l'AFP, qui le signale sur son blog, où il pointe les nouvelles pratiques du journalisme. Il affirme que l'embargo, "longtemps considéré comme un code éthique" est "en train de disparaître".

Le journaliste ne fournit pas d'exemples précis, mais donne plusieurs sources concordantes qui indiquent que le Washington Post, le britannique Guardian et le blog spécialisé dans les nouvelles technologies TechCrunch refusent désormais l'embargo, sauf s'ils obtiennent l'exclusivité sur l'information. Il l'explique par le fait que, sous la pression des sites web, des blogs et des sources d'information qui se multiplient, les journalistes sont poussés, à sortir toujours plus de scoops.

La pratique de l'embargo est banale pour les journalistes couvrant les sorties de livres, de disques et de films, et il est rare qu'elle ne soit pas respectée. C'est par exemple seulement pour parler du très attendu dernier tome de Harry Potter, en juillet 2007, que le New York Times et le Boston Globe avaient brisé l'embargo. L'habitude est un peu moins ancrée pour ce qui est de l'actualité "chaude".

Sur son blog, Scherer se demande quand une autre tradition de la profession, le "off the record", disparaîtra. Et sur son compte twitter, il détecte le début de la fin pour cette pratique, qui permet à une source de demander à ne pas être citée directement dans un article.

Scherer signale une lettre ouverte rédigée par plusieurs associations de journalistes américains et envoyée à plus de 600 responsables de communication politiques et administratifs. Elle demande qu'ils limitent l'utilisation du "off". La lettre ne le remet pas en cause lorsqu'il est demandé par une source parlant à un seul journaliste, mais elle dénonce le dévoiement de cette pratique : des responsables gouvernementaux ont apparemment pris l'habitude de le demander le "off" après avoir fait des discours devant plusieurs dizaines de personnes, parfois en sachant que des journalistes étaient conviés.

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