"Au revoir, c'est fini. J'arrête aujourd'hui ce blog. Ce fut une belle aventure, elle est désormais terminée." C'est avec ces mots qu'Yves Smague, journaliste à la Voix du Nord, entame la dernière note de son blog. Responsable du service multimédia du quotidien et fort d'une longue carrière dans le journalisme politique, il bloguait depuis plus de deux ans. Son ton, assez libre, s'attaquait notamment à ce qui touche de près ou de loin à la politique sécuritaire. Récemment encore, il se moquait par exemple de la condamnation d'un prof de philo à 100 euros d'amende pour avoir dit "Sarkozy, je te vois".

Contacté par @si, Smague a expliqué que cette fermeture ne lui avait pas été imposée. Il évoque plutôt une certaine forme de lassitude dans un rapport de force avec sa hiérarchie : "ces derniers temps, je mettais plus d'énergie à maintenir mon blog en vie qu'à y écrire des billets." Plus que ses idées, il estime que c'est sa liberté de ton qui a posé problème. "Il s'agit d'une conception du blog différente entre la direction de la rédaction et moi-même", ajoutant que "la presse quotidienne régionale écrit pour tout le monde, et je n'étais pas forcément dans le ton que ce qui se fait dans le reste du journal."

Récemment, Eric Revel, journaliste à LCI, avait fermé son blog après y avoir affirmé être "outré" par le "populisme" et la "démagogie" de Ségolène Royal.

Quelles limites à la liberté d'expression pour les journalistes ? Guy Birenbaum essayait de les cerner dans le deuxième opus de notre émission Ligne j@une.