Bayrou-la-baffe et les effarouchés
Brève

Bayrou-la-baffe et les effarouchés

Il est temps que ça se termine.

C'est un vague sentiment de honte, de nausée, de tournis, qui assaille le matinaute à l'aube du sprint final de la campagne. Tout le monde tape sur Bayrou. L'équipe de la Matinale de France Inter est plus soudée que jamais, face à l'agression bayrouïste de la veille. Thomas Legrand, l'éditorialiste politique, dévoile la stratégie de l'agresseur : "une théorie du complot permanent qui atteint sa limite". Quand elle attaque France Inter ? En face, chez Lagardère, Askolovitch admet du bout des lèvres que Bayrou, non, n'est "certainement pas fasciste". Ouf !

Faut-il vraiment départager Bayrou-la-baffe (tiens, on vient d'ouvrir un nouveau dossier), et tous ceux qui ce matin lui renvoient ses baffes ? Si vraiment il le fallait, oui on aurait envie de dire que la critique des sondages par Bayrou est évidemment totalement justifiée, mais pas seulement lorsqu'ils le mettent en difficulté. Oui (quelle belle révélation !) les sondeurs dépendent de leurs commanditaires : les médias, mais aussi les partis, les ministres, Matignon, l'Elysée, et les pouvoirs de toutes sortes. Oui le mystérieux "redressement" de leurs données brutes leur permet toutes les manipulations possibles. Mais si vous savez des choses, François Bayrou, n'attendez pas lundi. Eclairez les citoyens avant le vote. Dites-le tout de suite ! Et si c'est du flan, taisez-vous. Quant à la petite équipe de la Matinale de France Inter, elle est en train de se laisser prendre dans les mâchoires du piège. On ne peut pas, cher Nicolas Demorand, après avoir expliqué tout au long du vote de la loi sur l'audiovisuel que la nomination des PDG par Sarkozy était liberticide, on ne peut pas opposer aujourd'hui un "circulez, y'a rien à voir" à Bayrou, qui dit la même chose. Si vraiment la formidable rédaction de France Inter continuera à faire formidablement son travail après comme avant, alors cette loi n'était pas si mauvaise. Et si elle est intrinsèquement mauvaise, pourquoi ne pas continuer à le dire aujourd'hui, comme on le disait hier, et pourquoi s'effaroucher aussitôt que quelqu'un le dit ?

Faut-il vraiment les départager ? Faut-il départager le "minable" Bayrou et "l'ignoble", Cohn-Bendit dont les quelques minutes de pugilat, soigneusement orchestrées par Chabot sur France 2, passent en boucle sur les radios du matin ? Bayrou et Cohn-Bendit : ces deux-là se reparleront. Mais la baffe de Bayrou à Cohn-Bendit laisse un goût analogue. Si vraiment Dany est ou fut pédophile, Bayrou, ne le dénoncez pas à mots couverts, pour les initiés. Sortez les faits, les citations ! Et si c'est du flan, taisez-vous. Cela libérera du temps d'antenne pour quelques événements secondaires, comme le discours d'Obama au Caire que le matinaute, tout honteux, confesse n'avoir pas encore vu, mais qui est au programme du week-end.

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