Suicides / prison : Dati censure un rapport
Brève

Suicides / prison : Dati censure un rapport

Le docteur Albrand, à qui l'administration pénitentiaire (AP) a demandé un rapport sur les suicides en prison, ne s'est pas rendu à la Chancellerie pour la remise officielle du document. Et pour cause : il estime que le rapport préconisé par sa commission a été modifié, et ne correspond pas à la version finale.

Le point de vue du docteur diverge notamment de celui du ministère sur la question de la responsabilité des médias dans les suicides de détenus.

L'administration pénitentiaire aurait-elle retouché certains éléments d'un rapport qui ne lui convenait pas ? C'est en tout cas ce que pense Louis Albrand, chargé de mission au cabinet de Rachida Dati, qui "ne reconnaît pas" le rapport qui lui a été commandé sur les suicides en prison. Il a boycotté la remise officielle du document à la Chancellerie, et expliqué sur France Info : "Ce rapport est modifié. Ce n'est pas le rapport princeps de la commission Albrand".

Le premier sujet de discorde entre le chargé de mission et le ministère est la question des moyens attribués à la prison, inadaptés à la surpopulation carcérale : "La situation ne s'améliorera qu'avec une forte volonté politique de la Chancellerie", a insisté Albrand sur Info. Le Monde rapporte que dans la préface de son pré-rapport, daté de décembre 2008, le docteur avait expliqué : "Derrière les chiffres désastreux de suicides en prison, c'est donc, après l'imprévoyance, la surpopulation qu'il faut pointer du doigt en cela qu'elle est venue aggraver les conditions de détention et contrarier les mesures de prévention". Mais, déjà à l'époque, cette préface n'avait pas été retenue.

Deuxième point qui a attisé la mésentente entre Albrand et le ministère : la question des médias. Pour l'administration pénitentiaire, qui s'est exprimée à l'automne dernier par la voix de son directeur, Claude d'Harcourt, ceux-ci seraient en partie responsables des suicides ; ils alimenteraient le phénomène en le relayant. Le rapport final sur les suicides de détenus (celui, donc, qui aurait été "modifié") défend la même position. Il y est expliqué que "les difficultés et les angoisses de la société abondamment relatées par les médias trouvent un écho en détention."

Ce qui n'est pas du tout la position du docteur chargé de mission. M. Albrand a ainsi expliqué au Monde qu'il "récus[ait] toute idée d'épidémie de suicides due aux médias", idée qui "ne repose sur aucun fondement scientifique".

La position de l'administration pénitentiaire vis-à-vis des médias a été détaillée par cet article d'@si : "Suicide de détenus : le ministère juge les médias responsables ... et va se taire encore davantage."

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