D'après le commentaire qui accompagne les images, il s'agirait de Tibétains qui ont pris part aux manifestations de mars 2008 : "On nous a indiqué que ces tabassages de manifestants ont eu lieu à Lhassa ou dans ses environs après le 14 mars 2008. La séquence montre clairement que les captifs tibétains sont frappés même après avoir été menottés et ligotés, ce qui constitue une violation du droit international sur le traitement des prisonniers."

Dans la suite de la vidéo, on nous présente le cas de Tendar, un jeune Tibétain qui aurait "subi des traitements inhumains" de la part des autorités chinoises, pour avoir tenté d'aider un moine passé à tabac le 14 mars 2008. Son corps est filmé en détails. D'après le gouvernement tibétain, Tendar a succombé à ses blessures après s'être fait "tirer dessus, brûler avec des mégots de cigarettes, enfoncer un clou dans son pied droit, et rouer de coups avec une matraque électrique". De plus, l'application de polyéthylène sur ses blessures les a fait pourrir (ce qui semble constatable sur les images de la vidéo).

Des officiels chinois ont réagi via l'agence de presse officielle Xinhua (citée ici par l'agence AP), affirmant que la vidéo était un faux. D'après eux, il ne s'agirait pas du dénommé Tendar, et les blessures montrées seraient factices. Le site de partage de vidéos Youtube, qui était inaccessible depuis la Chine durant les émeutes de mars 2008, était de nouveau indisponible quelques jours après la mise en ligne de la vidéo. Mais en l'absence d'explications de la part des autorités chinoises et de Google (qui possède Youtube), impossible d'établir s'il s'agit d'une censure.

Comment informer sur le Tibet ? La Chine a-t-elle tenu ses promesses d'ouverture aux médias étrangers, formulées après les JO de Pékin ? Relisez notre "Un an après" : "Sur le papier, le Tibet est ouvert aux journalistes étrangers".