EDF et le rond de lumière
Quand l'électricité sera-t-elle rétablie dans les foyers du Sud Ouest qui en sont privés depuis la tempête ? Dans trois jours ? Cinq jours ? Deux semaines ? Allez, messieurs d'EDF, donnez-nous des délais précis ! C'est qu'il s'agit de "faire mieux qu'en 1999", de pulvériser le sinistre précédent des "trois semaines sans lumière". De montrer que "les leçons ont été tirées". C'est l'Hyper, avec son hyper-manteau judicieusement mouillé d'hyper-pluie, qui a lancé le mot d'ordre aux 20 Heures.
"Une semaine", promet à Aphatie le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix. On peut faire confiance aux radios et aux télés pour se faire les observateurs zélés, toute la semaine, du respect du défi. Cette semaine, ne vous demandez pas qui est le second type en haut du pylône: ce sera le cameraman de TF1.
Comme d'habitude, les projecteurs peinent à éclairer tout ce qui se situe hors du rond de lumière (si j'ose dire) du grand jeu national. Faut-il enfouir les lignes ? Sur toutes les ondes, c'est un chiffre sans réplique qui est censé clore le débat: l'enfouissement total coûterait 100 milliards d'euros, et "transformerait l'électricité en produit de luxe". Fermez le ban. Les autres questions ne seront pas posées. Pourquoi les investissements d'équipement ont-ils baissé au début des années 2000 ? Le coûteux rachat par EDF de British Energy (que célébrait Le Figaro voici encore quelques semaines) ne s'est-il pas fait au détriment des investissements de sécurité ? interroge, solitaire, le quotidien L'Alsace. Il faudra chercher les réponses comme des aiguilles, dans la botte de foin du grand jeu de l'après-tempête.
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