Brève

Sarkozy et ses photographes favoris (L'Express.fr)

Gilles Klein

04 novembre 2008 Maj: 04 novembre 2008

Sur son blog, Renaud Revel (L'Express) publie la réponse de Frank Louvrier, chargé de la communication de Nicolas Sarkozy à une lettre de Mireille Lemaresquier (France Inter) présidente de l'Association de la Presse Présidentielle (APP), rebaptisée "association des journalistes accrédités à l’Elysée" par Revel.

Lemaresquier évoquait l'étonnement de ses confrères face aux conditions privilégiées accordées à certains photographes, comme Pascal Rostain (spécialisé dans le people et ami de Carla Bruni) et Elodie Grégoire (photojournaliste politique chevronnée).

Rostain avait suivi le récent voyage de Sarkozy à New York (discours devant l'ONU), réalisant des photos privées publiées par Paris Match, mais il avait gaffé en effaçant un garde du corps sur une photo du pape et de Sarkozy publiée par Match le 18 septembre, comme @si le signalait.

Dans l'enquête "Sarkozy a privatisé les photos officielles de la rencontre de Camp David", @si vous a raconté comment Grégoire a pu suivre Sarkozy, en exclusivité, avec George Bush, alors que ses confrères étaient consignés au pied d'un hélicoptère. Les photos de Grégoire sont parues dans le Journal du Dimanche puis dans Paris Match.

Dans la réponse de Louvrier à Lemaresquier reproduite par Revel, Louvrier explique: "En aucun cas la motivation commerciale ou financière est prise en compte car notre seul objectif est d’informer les Français de l’action quotidienne du Président de la République. C’est l’expression «concurrence déloyale» qui m’incite à te préciser l’esprit de notre démarche. Contrairement à ce que tu précises dans ta lettre, pour ce qui concerne des reportages photos, ces exceptions ont concerné au moins cinq agences ou rédactions différentes."

Interrogés par @si, plusieurs photographes avaient répondu, mardi 4 novembre, que les exclusivités sur des moments privés ont en effet toujours existé sous les présidents précédents. Mais ils précisaient que cela n'avait jamais été le cas dans des circonstances officielles, au profit d'une seule agence qui revend à certains magazines choisis (comme ce fut le cas pour Grégoire à Camp David). L'agence étant de plus invitée, sans avoir à payer les frais facturés à tous les autres photographes, alors que même le photographe officiel de l'Elysée était écarté à cette occasion.