Etats généraux presse : entre les mains de la noblesse ? (SNJ-CGT)
Les noms des heureux élus qui se verront confier la gestion des groupes de travail des Etats généraux de la presse, qui seront lancés jeudi par le Président de la République, sont sortis.
Ce serait donc Arnaud de Puyfontaine, ancien président
d'Emap et de Mondadori France , ancien président de l'Association pour
la promotion de la presse magazine (APPM) et par ce biais lié au Syndicat de la Presse Magazine et d’Information (SPMI), qui se verrait confier les "aspects
économiques et industriels de la presse". Bruno Patino, directeur
général de France Culture et ancien vice-président du directoire du
groupe Le Monde, ex-président du Monde Interactif et de Télérama, serait chargé de la réflexion sur le numérique, tandis que Bruno Frappat, président du directoire du
groupe Bayard Presse, se verrait en charge du groupe "métiers du journalisme". Enfin, François Dufour,
fondateur du groupe Play Bac Presse, éditeur du Petit Quotidien, Mon
Quotidien et L'Actu travaillerait sur "presse et société".
Un choix qui ne satisfait pas le syndicat de journalistes SNJ-CGT, qui le fait savoir dans un communiqué mis en ligne sur Acrimed : "Si ces choix sont confirmés, le SNJ-CGT considérera alors que ces Etats généraux ne sont qu'une opération de pure mystification", écrit le syndicat dans un communiqué. "Les quatre "personnalités" choisies sont toutes des
patrons de presse liées à leurs organisations professionnelles dont les
exigences vont toutes dans le sens d'une régression sociale et non dans
le sens d'un développement du nécessaire pluralisme et d'une meilleure
information.
Comment ces "animateurs" pourraient-ils rendre compte, de façon non
partisane, des positions souvent antagoniques de toutes les parties
intéressées à l'avenir de la presse? Comment pourront-ils aborder
sereinement le problème des droits d'auteur des journalistes alors
qu'ils sont tous partisans de leur suppression au profit des éditeurs?"
Le communiqué estime par ailleurs qu'une personnalité comme le sociologue des médias Jean-Marie Charon, "qui vient de terminer une étude
prospective pour l'Observatoire des métiers de la presse, un organisme
paritaire", aurait été plus indiqué pour animer un groupe de travail sur les métiers du journalisme.
Il met enfin en doute la capacité d'Arnaud de Puyfontaine d'ignorer la
contribution de son syndicat, le SPMI, au rapport Giazzi sur la presse et le numérique, dont @si vous a rendu compte la semaine dernière. Anne-Marie Couderc, Présidente du SPMI, apparaît en effet dans les remerciements.
"Bref, ces Etats généraux, que le SNJ-CGT a réclamés
avec force à maintes reprises depuis plusieurs années, démarrent sous
les plus mauvais auspices. Si cela devait rester en l'état le SNJ CGT
n'y verrait qu'un simulacre de discussion et dans la droite ligne de la
Commission Copé, la tenue de ces Etats Généraux se limiterait donc à
entériner les concepts sarkozyens visant à mieux contrôler
l'information et réduire le pluralisme au profit des seuls "amis" du
chef de l'Etat à la tête des grands groupes de presse écrite ou
audiovisuelle", conclut le communiqué avant d'ajouter que le SNJ-CGT souhaite rencontrer Emmanuelle Mignon, conseillère de Nicolas Sarkozy, chargée d'organiser ces Etats généraux.
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