Polémique sur l'embuscade (Le Monde / Le Parisien)
Brève

Polémique sur l'embuscade (Le Monde / Le Parisien)

Le Parisien consacre sa Une et deux pages à l'embuscade qui a coûté la vie à dix soldats français. Le quotidien publie le témoignage de la mère d'un soldat pris dans l'embuscade tandis que Le Monde, sur une page, explique qu'une enquête est en cours qui contredit la version officielle donnée par l'armée. Les deux quotidiens parlent de soldats français égorgés.

"Les talibans ont égorgé certains de ses copains. D'autres ont été lapidés" explique Sylvie qui retrace mot pour mot l'appel téléphonique de son fils" selon Aujourd'hui en France/Le Parisien, daté du vendredi 5 septembre 2008 qui cite la mère d'un soldat rescapé. Des rumeurs concernant l'égorgement de certains soldats français avaient déjà été publiées dans la presse anglo-saxonne peu après l'embuscade.


Le Parisien évoque aussi la polémique provoquée par le reportage de Paris Match. Parmi les critiques on s'étonne de trouver Daniel Cohn-Bendit "Ce n'est pas maintenant qu'on découvre qu'il y a tout un côté abject dans le voyeurisme de ce magazine." aux côtés de Philippe de Villiers qui parle de "haute trahison".

De son côté, Le Monde revient sur les circonstances de l'embuscade, et sur les contradictions de la version officielle, tout en évoquant, lui aussi, l'égorgement de certains militaires français.

" Nos chefs sont passés nous voir avec le président, lâche l'un d'eux, les cheveux ras et le bras couvert d'un tatouage, ils ont donné leur version et c'est celle-là qui restera. (...) Mais nous, poursuit-il, on était sous le col et on pense qu'on a été lâchés et qu'on s'est fait baiser ; ils nous ont laissés là-haut tout seuls pendant des heures."

"Ces témoignages seront minimisés par le ministre de la défense, Hervé Morin, et par le chef d'état-major des armées, qui arguent de «la fragilité psychologique» des blessés. L'état-major assure, par la voix du sous-chef «opérations», le général Benoît Puga, qu'«aucune erreur de commandement» n'a été commise, et donc «aucune enquête n'a été diligentée »".

Le Monde du vendredi 5 septembre 2008 picto

"Le Monde a pu avoir accès à certains éléments de cette enquête. Ils tendent à confirmer la version des blessés. La section du 8e RPIMa, bloquée sous le col, n'a reçu de renforts que trois à quatre heures après les premiers tirs. Les insurgés ont été en mesure de tirer entre cinq heures et demie et six heures d'affilée sans être interrompus par les forces de la coalition. La question du temps de réaction constitue un " trou noir " au sein du dispositif de l'OTAN, estime un officier à Kaboul."

"Selon des éléments transmis par les drones Predator, les insurgés sont descendus de leur crête et sont venus au contact des Français blessés. Quatre d'entre eux ont péri, selon deux sources militaires, la gorge tranchée au couteau. Le général Puga a plus tard simplement confirmé l'usage d'armes blanches."





Voir la chronique de Daniel Schneidermann : Egorgés

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