Le cas Royal, analyses et paradoxes
Brève

Le cas Royal, analyses et paradoxes


Il fallait y penser : si l'UMP se déchaine contre Royal, si elle est traitée de bigorneau (Estrosi) , de petite fille (Fillon), ou de psychologiquement fragile (Raffarin), c'est parce qu'elle est "l'opposante préférée" de Sarkozy. C'est pour lui rendre l'immense service de "la faire exister", afin de paralyser le PS. C'est l'analyse que les matinautes ont pu entendre développée en polyphonie par Pierre Haski (Rue 89, Europe 1) et par son ancienne maison, Libération. Pourquoi pas ? A ce niveau de sophistication des tactiques de promotion, le néophyte que je suis déclare forfait. Si l'on suit cette logique jusqu'au bout, la Une-tract de Libé de ce matin a donc, elle aussi, pour fonction inavouée de faire la promo de Royal ? Peut-être. Et le pire, c'est que cela risque de marcher.

Les accusations (improuvées, rappelons-le) de Royal contre le clan Sarkozy, auront aussi eu le mérite accessoire de réveiller la communication de la police et la curiosité de la presse, à propos de la mise à sac de son appartement. Nouvelle importante : Le Figaro, qui en doutait depuis le début, reconnait ce matin que l'intrusion dans l'appartement de l'ex-candidate a bien eu lieu par effraction, et que ce n'est pas simplement elle qui a peiné à trouver le trou de la serrure. Mieux vaut tard que jamais. Il est toujours bon de prendre le temps de vérifier.

De l'autre côté, à Libé, Laurent Joffrin, directeur, s'offusque. "L'ancienne candidate a bien été cambriolée, expérience toujours traumatisante d'autant qu'elle s'est répétée. Mais des millions de Français ont été cambriolés au fil des années. Rares sont ceux qui ont incriminé le président de la République..." On voit donc que Joffrin persiste à parler de cambriolage. Libé a même mobilisé un "spécialiste de la sûreté en France" (anonyme), qui développe une intéressante analyse. "Qu'il s'agisse d'une tentative de déstabilisation ou d'une opération de Pieds Nickelés, cette affaire permet à Ségolène Royal d'exister". Parfait. On a pourtant envie de leur conseiller de lire, dans le même journal, un article voisin qui rappelle les faits : rien n'a été volé, et le PV de dépôt de plainte de la précédente intrusion a été déchiré par les visiteurs, et laissé en évidence sur un meuble. Manifestement, il ne s'agit en effet que d'un banal fait-divers, et d'un pathétique souci d'exister.

 

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