Le Figaro et Le Point ont choisi : c'est en duo, que Mougeotte et Giesbert composent l'ode à PPDA, le héros qui a osé traiter Sarkozy de petit garçon. Giesbert, patron du Point, était aux festivités pépédéïennes hier soir, et Le Figaro du vieil ami Mougeotte tout près de lui.

Le Web, lui, porte le deuil de Denis Robert, qui vient d'annoncer sur son blog le jet de l'éponge dans ses investigations sur Clearstream, après sa lourde condamnation par le tribunal de Bordeaux. Certains d'entre vous, dans nos forums, nous rappellent avec colère que nous avons été critiques sur son travail, à l'époque de France 5. Oui, nous l'avons été. Robert possède, outre son incontestable talent d'écrivain, des dons certains de briseur de murs, d'enfonceur de portes, et de metteur en scène de son propre travail. Mais est-il autorisé de critiquer aussi les investigations de Denis Robert ? Est-il possible, sans passer pour un affreux liberticide, d'estimer qu'il était parfois approximatif, et que sa posture de guerrier lui interdisait de le reconnaitre ?

Mais alors, entre les deux ? Entre les deux, il y a la tâche ingrate de l'enquête, celle qui fouille au fond des trous noirs, celle qui ne se met pas en scène. Ce sentiment rare (trop rare) d'apprendre quelque chose en lisant les journaux. Des exemples ? Tiens, cette semaine, cet inventaire complet des avanies de la Marine Nationale, dans l'affaire du Ponant, en page 3 du Canard Enchainé. Elle ne fait de vagues ni dans Le Figaro, ni sur la Toile. Si vous ne l'avez pas lue, achetez le Canard. Vous ne regretterez pas votre euro vingt.