Effroi général autour du mariage annulé par le tribunal de Lille, pour cause de non-virginité de Madame. Le gouvernement est sur le pont. Elisabeth Badinter (sur France Inter) est ulcérée (et cette ulcération est reprise en boucle). France Inter croit d'ailleurs savoir ce matin (mais sans statistiques précises) que la pratique des hyménoplasties se répandrait comme une trainée de poudre, interview de médecin à la clé.

Sexe et islam : deux ingrédients des plus beaux emballements médiatiques sont réunis. Laissons donc passer l'orage. Inutile d'examiner les arguments de la partie adverse. Inutile de rappeler que de telles annulations pour tromperie sur les qualités essentielles (ce sont les termes de la loi) de la marchandise sont régulièrement prononcées. Le procureur de Lille, par exemple, a expliqué que ce n'était pas la non-virginité, mais le mensonge de l'épouse, qui avait motivé la décision judiciaire. L'avez-vous entendu à la radio ? Non. Avez-vous entendu l'avocat du mari raconter qu'il avait obtenu des annulations, dans le passé, parce que l'époux avait caché qu'il était un prêtre défroqué ? Non. Rendons donc hommage à TF1, qui expliquait hier soir que l'impuissance de Monsieur, ou la qualité de divorcé d'un des deux époux, motivent parfois aussi des annulations de mariage, dont ni France Inter, ni Elisabeth Badinter ne s'émeuvent outre-mesure.

La vigueur sexuelle est-elle une qualité plus ou moins essentielle que la virginité ? Alléchant débat. Reste le plus effrayant de ces affaires d'annulation : le mariage peut aussi être le lieu de la plus extrême solitude. Que l'on prie Jesus, Mahomet ou Vichnou.