Aphatie en service minimum
Chaque matin, peu avant huit heures, on peut habituellement entendre sur les antennes de RTL un énergique journaliste à l'accent gascon. On l'entend ferrailler, fouailler, porter des bottes, interpeller, rebondir. On le verrait presque, perché sur les caisses vides du pays, menacer de faire barrage de son corps à quiconque s'aventurerait à porter la main sur les ferrets de l'Etat. Les droits de l'homme n'ont pas de partisan plus farouche que lui. Les dictateurs n'ont pas d'adversaire plus résolu. Le cumul des mandats, et autres amoralités politiques, hantent ses nuits. Par dessus le gargouillis de la cafetière, on l'entend soupirer, objecter, ricaner intérieurement. Chaque matin, nous avons un bien plaisant rendez-vous avec Jean-Michel Aphatie, bien connu de nos @sinautes. On ne le manquerait pour rien au monde.
Sauf ce matin. Ce matin, une heure durant, RTL recevait un invité exceptionnel, un nommé Sarkozy Nicolas, président de la République de son état, retour de Rungis avec Madame, venu parler à la France qui se lève tôt, celle qui ne casse pas les abribus, qui ne manifeste pas (sic).
Mais où sont donc passées les gasconnades ? Il y avait bien, dans le studio, une voix rappelant vaguement celle de l'interpellateur quotidien. Mais timide. Effacée. Levant manifestement la main avant d'oser parler, entre Duhamel et Hondelatte. Alors que l'Invité Exceptionnel multipliait les promesses sans engagement, les annonces sans date, et sautait comme un cabri du prix de l'essence à la TVA sur les disques, l'interpellateur avait disparu. Aphatie pratique-t-il le journalisme à deux vitesses ? Sûrement pas. Il devait être retranché dans une sorte de RTT intime. Ou en service minimum. Il reviendra demain.
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