Lundi après-midi, le quotidien ne paraîtra pas, viennent de décider les salariés du groupe. Ils entendent protester contre le coup de massue que représente l'annonce par la direction d'un plan prévoyant 130 suppressions d'emploi.

Selon l'historien et spécialiste du Monde, Patrick Eveno, il s'agit seulement de la troisième menace de grève de la rédaction depuis la création du titre en 1944. Et les deux précédents mouvements, en 1951 et 1984, avaient finalement été suspendus.

Le Monde est déficitaire et lourdement endetté. Sa direction a présenté vendredi en conseil de surveillance un plan de redressement prévoyant la suppression de 130 emplois, à la fois par des départs volontaires et contraints, et la cession de plusieurs entités déficitaires ou non stratégiques (Fleurus Presse, Les Cahiers du Cinéma, Danser...).

En comptant ces projets de cession, quelque 300 salariés (selon les syndicats) seraient menacés dans le groupe, dont un quart de la rédaction du quotidien. Le plan est censé permettre de restaurer l'équilibre du quotidien et de ses suppléments à l'échéance de 2010.

Pour suivre les épisodes précédents de la crise au Monde, lisez notre dossier Guerre ouverte au Monde.