"Affaire Cahuzac : Hollande alerté dès le 15 décembre de l'existence de l'enregistrement". Présent à l'audition de Zabulon, Le Figaro insiste là où ça fait mal : Hollande était au courant dès la mi-décembre que Michel Gonelle attestait l'authenticité de la bande, mise en ligne par Mediapart, et dans laquelle on entendait Jérôme Cahuzac dire qu'il avait un compte caché en Suisse. Comment l'Elysée l'a-t-il su ? Gonelle a directement appelé le directeur de cabinet adjoint de l'Elysée, Alain Zabulon, pour le lui confirmer. Cet épisode du feuilleton Cahuzac avait été révélé par Mediapart le 21 décembre, une semaine après l'entretien. Mais on ne savait pas exactement comment Hollande avait été alerté de ce coup de téléphone.
Face aux membres de la commission d'enquête parlementaire, Zabulon a expliqué avoir immédiatement rendu visite au secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas, qui l'a ensuite amené dans le bureau de François Hollande le samedi 15 décembre, pour raconter le coup de fil qu'il venait de recevoir. C'est à ce moment que Hollande lui a donné pour consigne de dire à Gonelle, quand il le rappellerait, de transmettre tous ces éléments à la justice. Une consigne que Zabulon n'appliquera pas. Et pour cause : Gonelle et Zabulon ne se sont jamais reparlés au téléphone. Il y a bien eu une tentative le 17 décembre (Zabulon, déjà en ligne, n'a pas pu prendre son interlocuteur au téléphone) mais les deux hommes ne se sont jamais rappelés. Et ce n'est que le 21 décembre, quand Mediapart révèle l'existence de ce coup de téléphone, que l'Elysée fait savoir à l'AFP que Gonelle doit transmettre ces documents à la justice.
Pourquoi Zabulon n'a-t-il pas transmis à la justice les informations reçues dès le 15 décembre ? Les députés de la commission ont lourdement insisté sur ce point en répétant cette question à plusieurs reprises au cours de l'audition.
Réponse systématique de Zabulon : "Je considère que sur la base d'un témoignage oral, et dont je dis que le 15 décembre, il appelle les interrogations quant à sa crédibilité, sa cohérence, parce qu'il dit le contraire cinq jours avant [Gonelle avait démenti détenir un tel enregistrement], je considère qu'il n'y a pas d'éléments qui justifieraient que ce soit la présidence de la République qui saisisse la justice", explique-t-il. Et ce d'autant plus que Gonelle n'a jamais transmis à l'Elysée la lettre qu'il devait envoyer et dans laquelle il était censé confirmer détenir la bande sonore. "Zabulon, Gonelle et l'Elysée", le nouvel épisode du feuilleton Cahuzac |
Si vous avez raté les précédents épisodes de cette commission d'enquête, c'est ici.
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