Karachi, dangers du tapage
Brève

Karachi, dangers du tapage

Alors, en ce lundi matin, rétrocommissions, ou pas rétrocommissions ?

Et si oui, lien ou non, avec l'attentat de Karachi ? Le seul élément clair, ce sont de forts soupçons de rétro...pédalage. Prenons Villepin, secrétaire général de l'Elysée en 1995, à l'époque où Chirac décide de cesser le versement de certaines commissions liées aux ventes d'armes aux Pakistanais. Vendredi soir, sur TF1, Villepin relate que l'Elysée avait en 1995 "de forts soupçons de rétrocommissions". Dimanche soir sur TV5, ces "forts soupçons" sont devenus de simples "soupçons", sans "preuve formelle de rétrocommissions". De l'importance de la sémantique. S'agit-il de deux manières de dire la même chose en semblant dire le contraire, ou de deux manières de dire le contraire en faisant mine de dire la même chose ?

Idem pour le nommé Michel Mazens, ex-cadre supérieur de l'armement. Dans une déposition devant le juge Van Ruymbeke, publiée jeudi par Mediapart, il racontait qu'un responsable de la DCN avait fait état devant lui, si le versement des commissions était interrompu, de "risques" pour les expatriés français au Pakistan. Mais, nuance-t-il aujourd'hui à Guillaume Dasquié, de Libération, ce n'étaient pas des risques "physiques". On redoutait plutôt, à la DCN, "des frictions ou des tensions entre les Pakistanais et les personnels de la DCN". Vertiges du lecteur. Doit-on plutôt croire la déposition de Mazens devant Van Ruymbeke, ou son interview par Dasquié ? La vérité judiciaire, ou la vérité médiatique ?

Vertiges du lecteur, et trembement de la vérité. Il y a deux manières d'étouffer un scandale : l'indifférence, et le tapage. Devant la gravité potentielle de l'enquête sur l'attentat de Karachi, dès lors que la Justice y subodorait un lien avec le financement de la campagne de Balladur en 1995, nous avons ouvert dès juin 2009 un dossier, sur le site. A l'époque, de terrifiantes allégations tombaient dans le trou noir de l'indifférence des jités de 20 Heures, qui regardaient ailleurs. Le scandale de Karachi est aujourd'hui tout aussi potentiellement grave, et même davantage, le faisceau de soupçons autour de l'existence de rétrocommissions ne cessant de se resserrer. Simplement, ce n'est plus l'indifférence qui le menace, mais le tapage.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.