La bulle DSK (Jean-Pierre Dupuy/Le Monde)
est le favori de tous les sondages, qui le propulsent en tête des candidats de gauche. Et si Dominique Strauss-Kahn n'était qu'une création médiatique, une valeur surcotée ?" se demande le philosophe Jean-Pierre Dupuy, dans une tribune publiée dans Le Monde ce week-end.
"La société française s'est trouvé un Sauveur, s'il faut en croire les sondages et les dires d'une armée de chroniqueurs. Ce Dieu caché présente pourtant des traits assez médiocres. Il est intéressant d'analyser ce cas, car il nous éclaire sur les rouages de la démocratie d'opinion." écrit Dupuy citant un sondage IFOP du mois de juin, réalisé auprès d'un échantillon de sympathisants du Parti socialiste. "Le phénomène " DSK " serait-il une bulle ? L'interrogation est plaisante, s'agissant d'un économiste, qui, au moment de prendre les rênes du Fonds monétaire international (FMI), déclarait, en octobre 2007 : " La crise financière ne devrait pas avoir d'effet dramatique sur la croissance mondiale. La situation est maintenant sous contrôle. "Qu'il ait passé son examen de passage avec succès s'explique sans doute par le fait que ses juges étaient encore plus aveugles que lui sur l'existence d'une bulle fantastique qui allait tout détruire en explosant." "DSK a-t-il eu raison de concevoir les 35 heures, de choisir, lorsqu'il était ministre des finances, de ne pas réduire les déficits et la dette publique et, comme patron du FMI, d'étrangler la Grèce pour mieux la sauver ? (...) Je me contenterai de pointer l'écart abyssal entre les jugements portés sur son action en France et à l'étranger (..) " Les avis du FMI sont-ils meilleurs que ceux d'un ivrogne dans la rue ? " (Dean Baker, codirecteur du Center for Economic and Policy Research à Washington, dans leGuardiandu 29 juin) ... " Des cinglés aux commandes " (Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, dans leNew York Timesdu 7 juin)." |
Le Monde daté dimanche 24 octobre 2010
"DSK est-il le sauveur du capitalisme mondialisé ou bien le chef impuissant d'un organisme malfaisant ? (...) A supposer même que DSK fût un bon économiste, est-ce d'un économiste que la France a besoin ? C'est l'économie qui empoisonne la société et on appelle des économistes à son chevet ? (...) La bulle DSK s'est formée comme se forment toutes les bulles. L'ignorance et la manipulation ont joué leur rôle, mais aussi la mécanique spéculaire du désir et de la fascination."
L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann DSK, président à stature
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous