Aide technique française pour Wikileaks (Owni)
Brève

Aide technique française pour Wikileaks (Owni)

Alors que Wikileaks vient de diffuser près de 400 000 documents militaires américains sur la guerre en Irak (comme @si le signale), le site français Owni raconte comment il a conçu l'interface technique de visualisation de ces fichiers sur le site Wikileaks, à la demande de Julien Assange.

"Si les équipes de WikiLeaks ont fait appel aux plus grandes rédactions du monde, Julian Assange a confié à Owni la conception, le design et le développement de l'application de crowdsourcing" raconte Owni qui a été contacté par e-mail, avant une rencontre avec Julien Assange dans le local de Wikileaks à Londres le 12 octobre dernier :

"Une équipe de 23 ans de moyenne d’âge venue parlementer avec l’homme qui fait trembler le Pentagone, cela avait quelque chose de cocasse. (...) nous lui demandons si des mesures ont été prises pour retirer les données risquant de mettre des vies en danger. « Tous les noms ont été retirés », affirme-t-il. (...)Assange nous explique que plusieurs journalistes travaillent sur les documents depuis un certain temps, dans de nombreuses rédactions, « y compris en France, où l’un des plus gros journaux pourrait faire partie de l’aventure ». OWNI n’aura donc aucune responsabilité journalistique, au sens juridique, dans l’étude de ces logs. Avec ces explications, nous acceptons la mission. Il est certain que nous n’aurions jamais accepté de travailler avec l’organisation si nous n’avions pas obtenu la garantie qu’aucunes vies ne seraient mises en danger par notre travail"

"Au final, l’application aura été designée en moins de 8h, développée en 4 jours et sera hébergée sur les serveurs de ceux qui hébergentThe Pirate Bay, en Suède, et sur un serveur à leur nom. Le samedi 16, nous étions à 95% prêts."

Le site Owni vendredi 22 octobre 2010 picto

Directeur de la communication de la filiale française d'une entreprise internationale du secteur High Tech (Ericsson), Olivier Cimelière a publié sur son blog, un long article consacré à Wikileaks (repris sur le site Owni).


"Fondé en décembre 2006 parJulian Assange, ce site entend révéler au public des vérités sensibles ou estampillées « confidentiel défense » qu’institutions, entreprises et médias classiques s’échineraient à bâillonner. Avec le récent coup d’éclat des « warlogs » américains sur l’Afghanistan, le démiurge de Wikileaks joue maintenant dans la cour éditoriale des grands."

"Australien de 39 ans, Julian Assange est un pur autodidacte qui a traîné ses guêtres très jeune dans le monde entier où il a accompagné sa mère dans ses périples mi-artistiques, mi-mystiques « New Age » (...) Aujourd’hui, il n’hésite pas à s’autoproclamer le « service de renseignement du peuple » et à « changer le monde en abolissant le secret officiel »."

"Wikileaks se veut à ce titre un organisme à but non lucratif. A travers ce dernier baptisé The Sunshine Press, le site vit de donations et de levées de fonds individuelles via un unique mode de paiement qui sonne très Web 2.0 :PayPal! Un financement qui exclut volontairement en revanche les banques et les entreprises afin de préserver l’indépendance du site. (...) Wikileaks bénéficie du soutien d’associations de hackers et de militants des logiciels libres à travers la planète entière."


pictoLe blog du communicant 2.0

En avril 2010, Wikileaks publie une video militaire montrant un hélicoptère américain qui tue des journalistes confondus avec des terrorristes :"En s’attaquant à la première puissance mondiale aussi frontalement, le site sort du succès d’estime restreint dont il jouissait auprès des initiés pour devenir un acteur notoire du monde de l’information. De ce coup d’éclat, Wikileaks ne tarde guère à en faire fructifier la cagnotte médiatique en publiant en juillet 2010 de nouveaux documents militaires américains top secret sur la guerre menée en Afghanistan."

"De respectables ONG de défense des droits de l’homme (dont Amnesty International et Reporters Sans Frontières) se sont (...) émues des pratiques un peu laxistes de Wikileaks. En publiant les « warlogs » d’Afghanistan, le site a aussi laissé fuiter les noms des Afghans qui aident les forces américaines sur le terrain."

"Avec l’avènement de ce type de sites, l’arène de l’information a acquis une autre dimension où plus que jamais, le rôle du journaliste va être fondamental pour soutenir ou bien contrer ces guérilleros de l’information. La profession journalistique dispose là d’une opportunité unique de reconquérir ses lettres de noblesse." conclut Cimelière dans ce texte, toujours d'actualité, bien qu'il ait été publié le 21 août 2010.

Comme on le voit depuis hier soir, avec la diffusion de documents sur la guerre en Irak, certaines rédactions de référence (Guardian, New York Times, Le Monde, Spiegel etc..) dans plusieurs pays ont choisi de continuer à soutenir les "guérilléros de l'information" de Wikileaks.

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