Manifs retraites : des journalistes frappés par des policiers
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Manifs retraites : des journalistes frappés par des policiers

Plusieurs témoignages de journalistes bousculés ou ayant reçu des coups de la part de policiers hier soir, à la fin de la manifestation contre la réforme des retraites, circulent sur internet.

Dans la matinée, la société de production Moas Press a posté sur Dailymotion une vidéo intitulée "La police frappe un journaliste d'investigation de Canal +". Aux alentours de 14 heures, la vidéo avait déjà été vue plus de 48 000 fois. "Thierry V, un journaliste d'investigation de Canal+ se fait frapper par les forces de police lors de la manifestation contre la reforme des retraites. Demain, a qui le tour ?", indique le texte, laconique. La scène s'est déroulée sur la place de la Bastille le lieu de dispersion du cortège parisien.

Des coups de matraque ont semble-t-il déjà été distribués avant la scène picto


Interrogé par Ozap, Hugo Hayat, le journaliste de Moas Press qui a filmé la scène, raconte : "La scène s'est déroulée mardi vers 19h30/20h alors que la majorité des manifestants s'étaient dispersés. Il y avait à peu près 300 personnes réunies autour d'un feu de joie, beaucoup d'étudiants notamment. La contestation était totalement pacifique. Des pompiers sont intervenus mais la foule les a empêché de passer. A partir de là, il y a eu la première charge policière. Ca a tout de suite frappé très fort. Thierry Vincent, journaliste d'investigation à Canal+, a été matraqué alors qu'il brandissait sa carte de presse. Beaucoup de photographes et d'étudiants ont subi la même chose, j'ai même vu une femme et sa fille être victimes de violences policières (...) Ce n'était pas du maintien de l'ordre, c'était du "rentre chez toi.".

Hayat ne le dit pas explicitement, mais le journaliste de Canal, Thierry Vincent, ne venait pas au départ pour travailler. Il l'explique au Post: "J'étais allé manifester en tant que simple citoyen. Puis on s'est retrouvé avec des amis. D'un coup, j'ai vu qu'il y avait des échauffourées de l'autre côté, alors j'ai sorti ma carte de presse. On m'a laissé passer derrière, mais c'est lorsque j'ai voulu repartir que cela s'est compliqué." C'est en voulant dépasser les policiers, en brandissant sa carte pour montrer qu'il n'était pas mêlé aux manifestants violents, qu'il s'est donc ramassé des coups.



Sa version ne correspond pas tout à fait à celle d'Hayat: l'un évoque des échauffourées, et l'autre une ambiance paisible.

Mais Moas Press a mis en ligne une autre vidéo en début d'après midi. On y voit cette fois un homme, présenté comme journaliste à TF1, se faire frapper une fois par une matraque, avant que les policiers ne calment leur collègue.

picto Les images sont beaucoup moins violentes.

Un autre témoignage, recueilli lui par Rue89, vient confirmer l'ambiance tendue qui régnait dans le quartier. Une autre journaliste, Sylvie Rouat, affirme avoir été tabassée à "20h08", alors qu'elle s'était approchée du "feu de camp" sur la place, après une journée de travail normale : "Un groupe d'hommes surgit. Je ne vois d'eux que ceci: cheveux courts, blousons noirs, matraques blanches et, à l'avant-bras, un brassard orange de la police. C'est un groupe rapide. Ils me jettent à terre, me donnent des coups de matraque. Mes yeux brûlent, ma peau est insupportable. Des jets de gaz?"

Mise à jour - 14 octobre : Selon le site de RMC, la préfecture de police a reconnu le 13 au soir que "les images font apparaître des gestes et des échanges verbaux qui ne sont pas tolérables" et a indiqué:  "Suite à ces images, et afin de faire toute la lumière sur cette affaire, le préfet de police de Paris a décidé de saisir l'IGS (Inspection générale des services)".

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