Matelly, le gendarme viré, publie un livre
Il était l'un de nos invités dans Ligne j@une, il vient de publier un livre. Jean-Hugues Matelly, le gendarme radié des cadres pour avoir osé passer outre le devoir de réserve des militaires, revient sur l'affaire qui porte son nom.
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Pour une tribune critique contre la fusion gendarmerie-police publiée fin 2008, notamment sur Rue89, sous sa casquette de chercheur associé au CNRS, Matelly s'est fait virer. "Ce déshonneur est une première historique, écrit-il. Aucun officier, aucun sous-officier, aucun soldat de toutes les armées de la République, depuis plus de deux siècles, n'a fait l'objet d'une radiation des cadres pour manquement au devoir de réserve." Son livre (éd. Jean-Claude Gawsewitch) débute sur l'audience au Conseil d'Etat, le 27 avril 2010, où il conteste cette décision, que certains de ses supérieurs jugent également disproportionnée. L'ouvrage se termine sur la décision, mi-figue, mi-raisin, du Conseil : jusqu'à une décision ultérieure, Matelly ne sera pas réintégré dans la gendarmerie, mais ne perdra pas non plus son salaire et son logement de fonction… |
Cette situation inhabituelle lui a semble-t-il laissé du temps pour réfléchir à son parcours, sa montée en grade progressive à la gendarmerie, ses classes pour devenir officier (où il s'ennuie vaguement), et sa vie de chercheur. Il revient sur sa tentative d'animer l'association Gendarmes et citoyens, dont sa hiérarchie l'oblige à démissionner, et raconte comment, à partir du mouvement de grève des gendarmes en 2001, il réalise "que le modèle français d'expression des militaires a un sérieux retard sur les standards des autres armées démocratiques".
Mais le livre ne lève pas complètement le mystère : comment et pourquoi un militaire a-t-il réussi à devenir un chercheur reconnu sur l'organisation de l'armée et de la gendarmerie ? Matelly donne ce qui est sans doute la clé de sa double-casquette, sans la développer : "Pour décider avec raison et sagesse, il faut connaître."
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