Marianne 2 révèle la mort du fondateur de LO un an après
Le site Marianne2.fr , qui s'est fait confirmer le décès par l'Etat civil, révèle l'information ce jeudi. Le dirigeant est mort le à Créteil début juillet 2009, à 81 ans. L'organisation trotskyste avait tenu cette mort, jusque là, secrète. "Une dérive humaine et politique", souligne Marianne2. L'extrait d'acte de naissance de Robert Barcia, publié par Marianne |
"Hardy nous avait demandé explicitement et solennellement de ne rien dire", a justifié à l'AFP Arlette Laguiller, figure historique de Lutte ouvrière. "Ne pas rendre publique sa mort, ce n'était pas la cacher, c'était simplement le comportement de tout être humain normal par rapport aux dernières volontés d'un proche dans son souhait de mourant" alors qu'il était "malade et handicapé", a-t-elle poursuivi. "Ca nous a tous touchés comme quand on perd un parent".
Cette mort tenue secrète, a pourtant de quoi nourrir les arguments des détracteurs de LO. "Les mauvaises langues ont pour habitude de dire que LO est une secte, et qu’Hardy en était le «gourou». Il serait facile de conclure qu’ils ont raison. L’étrange silence de la direction semble vouloir faire croire que le leader est encore en vie", souligne Marianne. Même aujourd'hui, un an plus tard, "aucun militant de LO n’accepte de parler de la mort de Barcia, pas même pour la confirmer à d’anciens camarades", souligne le site. Europe1.fr ajoute que Laguillier, qui a participé à six élections présidentielles, était elle -même, comme tous ses camarades, "sous les ordres de Hardy."
De son côté, Laguillier rétorque que "la légende du gourou et de la secte ça a toujours été ridicule. C'est le fantasme de la presse depuis longtemps", "c'est aussi ça qui a contribué à ce qu'Hardy n'ait pas envie que sa mort soit rendue publique", et souligne que LO dispose d'une "direction collective avec un congrès chaque année."
Pour Marianne 2, si cette mort tenue secrète est bien étrange, cela s'explique toutefois par l'histoire du parti, et notamment les circonstances de sa création. "Au sortir de la seconde guerre mondiale, les organisations trotskystes qui se structurent en France optent pour la clandestinité. Tant à cause du pouvoir en place, que du tout-puissant Parti communiste, qui à l’époque soutenait Staline. Critiquer l’URSS était délicat, voire douloureux. Si douloureux que quelques militants trostkystes en sont morts", rappelle le site. Puis, l'affaiblissement du PCF, la disparition de l’URSS en 1991, et l'avènement de la société néolibérale ont accentué ce repli sur soi : "le parti a donc décidé de se refermer, un peu par défaitisme mais surtout pour conserver intact son corpus idéologique afin de le transmettre aux générations futures."
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