MAM loin de "l'agitation parisienne". Mais où donc ?
Comment faire passer des messages à l'opinion par l'image ? Quand Sarkozy-le-bling-bling cultive sa proximité avec les Français à coup de pizzas et de beignets, que Fillon se rebelle avec une veste de coton bleu, Alliot-Marie a voulu se présenter combattante, stratège et bûcheuse avec des chiens, un livre et des boules de billard. Démonstration. MAM est zen face à la meute (au moins deux chiens) |
Elle est aussi stratège (spécialiste des coups à trois bandes) et studieuse (si si, elle lit des livres)
Face aux tumultes, Alliot-Marie veut prendre du recul. Quand Match lui révèle que la rentrée s'annonce tendue pour le gouvernement, la ministre se veut rassurante : "Vous confondez surenchère médiatique, calculs politiques et réalité sur le terrain. Comme beaucoup, je reviens de vacances. Je me suis reposée, j'ai lu, travaillé, mais j'ai aussi beaucoup parlé avec ceux que je rencontrais en faisant mes courses ou en me promenant. J'ai été, comme à chaque fois, incroyablement frappée par le décalage entre l'agitation parisienne, l'effervescence du microcosme et les véritables préoccupations des Français. Ce qui suscite tant de commentaires enflammés à Paris n'est plus un sujet à 100 kilomètres de là".
Mam "se promène" et "fait ses courses". Mais où donc ?
Et à 1000 kilomètres, c'est encore mieux ! Car la ministre n'a pas dû faire beaucoup ses courses en France vu qu'elle a passé l'essentiel de ses vacances... en Tunisie comme l'a révélé Le Canard enchaîné du 11 août dans son article intitulé "La planque de MAM en Tunisie". Au "concours du ministre le moins bling-bling en vacances", l'hebdomadaire avait relevé que "la palme de la discrétion revenait à MAM". Son service de presse s'était contenté de préciser qu'elle passerait ses vacances "en famille sur les bords de la Méditerranée et dans le Sud-Ouest" (...) Pourquoi tant de mystère ? Parce que MAM, en dépit des consignes du big boss de privilégier la France et les vacances pas chères, s'est envolée juste après le dernier Conseil des ministres pour Hammamet, en Tunisie. C'est bien la Méditerranée, mais sur l'autre rive du bassin. Celle qui se voit déjà remplacer Fillon avait, de longue date, réservé pour sa famille et ses gardes du corps, personnels ainsi que quelques Tunisiens aimablement prêtés par le gentil Ben Ali. Tout ce petit monde est installé à l'hôtel Phenicia. Mais pas au sein de la grosse usine à touristes qui propose 390 chambres standard. Perdu au milieu du parc de onze hectares, un bâtiment abrite quelques suites pour VIP dont une présidentielle. Soit, pour la petite famille, quelque 10 000 euros par semaine".
Dans ces conditions, c'est tout de suite beaucoup plus facile de rencontrer des Français loin de l'agitation parisienne...
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