Yazid Sabeg en plein conflit d'intérêts ?
Brève

Yazid Sabeg en plein conflit d'intérêts ?

Yazid Sabeg utilise-t-il son poste de haut commissaire à la Diversité pour servir ses propres intérêts ? Le Canard enchaîné du 28 juillet révèle que le haut commissaire (qui est toujours à la tête de sa société privée) a déposé un dossier auprès du Fonds stratégique d'investissement, géré par l'Etat, pour obtenir une aide de 20 millions d'euros afin de racheter Altis, une filiale d'IBM. Selon l'hebdomadaire, Claude Guéant serait intervenu auprès du FSI pour appuyer la demande de Sabeg.

Yazid Sabeg a un statut ambigu au sein du gouvernement : il y est sans y être. Officiellement, en tant que haut commissaire à la Diversité, Sabeg n'est pas membre du gouvernement et ne perçoit aucune rémunération à ce titre. Il a donc pu rester à la tête de son entreprise. Sauf que ce non-membre du gouvernement semble bénéficier à plein de ses relations haut placées pour ses propres intérêts selon Le Canard enchaîné.

 

Ainsi, Sabeg "vient de réclamer la bagatelle de 20 millions d'euros au Fonds stratégique d'investissement (FSI), créé par l'Etat, pour l'aider à racheter Altis, une filiale d'IBM. (...) Depuis des semaines, Claude Guéant multiplie les coups de fil. A Jérôme Gallot, directeur exécutif du FSI, ou à Patricia Barbizet, qui en préside le comité d'investissement. Avec, chaque fois, le même conseil : "Vous devez prendre des risques..."". En clair, déboquer les fonds.

Jeudi 22 juillet, le comité d'investissement a examiné la demande de Sabeg et émis des réserves : le business plan doit être revu. En off, un membre du FSI s'agace des interventions de Guéant : "Sabeg nous a pris pour un distributeur automatique de billets : son business plan est carrément léger, il table sur un chiffre d'affaires fantaisiste. Sans l'intervention de Guéant, le dossier ne serait même pas passé devant le comité d'investissement". Depuis le 22 juillet, les pressions sur les membres du comité du FSI auraient repris de plus belle.


L'enjeu est important car la société Altis, spécialisée dans les semi-conducteurs, a besoin de cette somme pour sauver ses 1400 emplois. Le 1er juillet dernier, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, s'était d'ailleurs engagé à "tout faire" pour sauver Altis. Sabeg sera-t-il ce sauveur avec la complicité de Guéant et du FSI ? Contacté par Le Canard, Sabeg nie tout conflit d'intérêts en affirmant qu'il n'est pas "membre du gouvernement". Certes, mais comme le note l'hebdomadaire, il dispose tout de même de bureaux rue de Lille, à l'hôtel Seignelay, c'est-à-dire "deux étages au-dessous de la soupente d'Estrosi".

Yazid Sabeg n'est pas connu du grand public, mais il mériterait à l'être. Sherlock Com' avait déjà relevé de possibles conflits d'intérêts dans sa chronique : "Commissaire Yazid, et businessman Sabeg"

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