A la Tribune, il ne faut pas vexer Alain Weil...
Brève

A la Tribune, il ne faut pas vexer Alain Weil...

Un papier édulcoré par le rédacteur en chef

Censure, à la Tribune?

Lundi, un article sur la revente du journal, écrit par un journaliste de la rédaction, spécialisé médias, Jean-Jacques Jacquin, a été "corrigé" par le directeur de la rédaction, Eric Izraelewitcz : les passages un peu trop critiques envers Alain Weil ont été enlevés.

Petit retour sur l'histoire : Weil avait racheté le journal en 2008. Il n'a pas réussi à redresser la situation. Il a donc vendu, en mai, 80 % du capital pour un euro symbolique à sa directrice générale Valérie Decamp. La décision a été très mal accueillie par la rédaction....


L'annonce de cette information dans les pages du journal semble bien délicate, d'autant que Weil conserve 20% du capital.... Il ne faudrait donc pas le vexer!

@si a pu se procurer les deux versions de l'article. A gauche, la version originale, pas encore mise en page. A droite, la version publiée, après "correction" du rédacteur en chef :


Dans le premier paragraphe, le journaliste raconte que Weil est devenu propriétaire du journal , puis, "s'en sépare deux ans quatre mois et 20 jours après". Et ajoute "entre temps, il n'aura pas investi un seul centime dans l'affaire". C'est cette dernière phrase que l'on ne retrouve pas dans la version finale.

Autre modification, concernant la revente en elle-même, au 6è paragraphe : "(...) Alain Weil n'a pas souhaité attendre plus longtemps. Pourquoi ? Officiellement pour faciliter la recherche d'investisseurs par Valérie Decamp désormais PDG et premier actionnaire. Un explication qui ne convainc pas tout le monde", pouvait-t-on lire dans la version originale.

Un extrait qui devient : "(...) Alain Weil n'a pas souhaité attendre plus longtemps. Il a préféré céder l'essentiel du capital à Valérie Decamp, désormais PDG et premier actionnaire, pour faciliter la recherche d'investisseurs". Exit "l'explication qui ne convaint pas."

Autre extrait supprimé, au 7è paragraphe, une phrase pour le moins très critique envers Weil : "En choisissant de ne pas investir pour la suite du projet, Alain Weil risque d'être affublé des habits des vautours dont "la Tribune" ne voulait pas lors du divorce d'avec LVMH. Ces repreneurs alléchés par la seule absence de risque du dossier compte tenu des conditions hors norme de la cession".

Supprimée aussi, la chute de l'article : "Seul l'avenir dira si Alain Weil et/ou la Tribune sortiront affaiblis par cette séparation." L'article publié fini donc ainsi : "Le patron de Nextradio TV a pour sa part gagné un statut, lui valant des portraits louangeurs dans la presse internationale et des entrées dans les ministères."

Devant ces modifications, effectuées sans en avertir le journaliste auteur de l'article, celui-ci a fait retirer sa signature, en guise de protestation.

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