Bettencourt-Woerth : citations plus détaillées (Mediapart)
Brève

Bettencourt-Woerth : citations plus détaillées (Mediapart)

Mediapart pousse son avantage.

Hier, le site d'info révélait le contenu de bandes audio enregistrées chez Liliane Bettencourt, principale actionnaire de l'Oréal, montrant notamment que la milliardaire entretient des relations privilégiées avec l'Elysée et le couple Woerth. Le scoop a fait du bruit, et a poussé le ministre du travail Eric Woerth à affirmer aujourd'hui sur RTL n'avoir jamais touché d'argent de la part de Bettencourt : "Enfin, je ne sais même pas de quoi il s'agit." Quant à sa femme, qui travaille dans la structure gérant la fortune de l'héritière L'Oréal, elle "travaille dans le family office de madame Bettencourt. Elle ne le dirige pas, elle y travaille. Elle est salariée, c'est une salariée normale".

Aujourd'hui, Mediapart publie de plus larges extraits des bandes, "portant sur les troublantes relations de la femme la plus riche de France et de son entourage avec le pouvoir politique en place".

Pas de nouvelles révélations, pas de nouvelle discussion dévoilée, mais une plus large place faite aux dialogues captés par le maître d'hôtel indélicat, qui avait dissimulé un dictaphone dans la salle de réunion de Bettencourt. Cet employé de maison a été placé en garde à vue mercredi par la police judiciaire, chargée par le parquet de Nanterre d'une enquête préliminaire pour "atteinte à la vie privée".

Hier, Mediapart indiquait avoir scrupuleusement trié les extraits publiés : "Toutes les allusions à la vie privée et à l'intimité des personnes ont bien entendu été exclues. Figurent dans ces verbatims les seuls passages présentant un enjeu public: le respect de la loi fiscale, l'indépendance de la justice, le rôle du pouvoir exécutif, la déontologie des fonctions publiques, l'actionnariat d'une entreprise française mondialement connue." Pourtant, certains des propos détaillés aujourd'hui par le site laissent une plus grande part à la vie privée, laissant deviner plus de choses quant aux traits psychologiques des protagonistes. Ainsi, un dialogue entre Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre, le gérant de sa fortune donne par exemple à entendre une vieille dame diminuée, soit un peu perdue, soit sourde :
"- J'ai eu l'Elysée et l'Elysée m'a dit...
-: Qui?-: L'Elysée. Le palais de l'Elysée. Le conseil de Nicolas Sarkozy. Il m'a appelé il y a..
.
-: Sarkozy?
-: Non, son conseiller juridique, à l'Elysée, que je vois régulièrement pour vous."

Dans un autre, ce même gérant, qui dit avoir embauché Florence Woerth, femme du ministre, à la demande de ce dernier, indique le fond de sa pensée sur sa recrue. De manière peu délicate :
- "C'est le ministre du budget. Il est très sympathique, c'est un ami. »

-
Elle aussi?
- Moins. Elle se pousse un peu. Elle me fatigue un peu. Elle se trouve un peu femme de ministre. (...) Lui est un type très simple."

Pourquoi avoir inclus ce passage, qui ne donne pas vraiment d'information décisive ? "Parce qu'il montre que de Maistre a manifestement très peu d'estime pour Mme Woerth, ce qui corrobore une autre de ces citations, selon laquelle c'est Eric Woerth qui lui a demandé d'embaucher sa femme", réplique Fabrice Arfi, co-auteur de l'article.

Effectivement, cet autre extrait est clair : "Je me suis trompé quand je l'ai engagée. C'est-à-dire quand en fait avoir la femme d'un ministre comme ça, ça n'est pas un plus, c'est un moins. Voilà. Je me suis trompé. Pourquoi? Parce que comme vous êtes une femme, la femme la plus riche de France. Le fait que vous ayez une femme de ministre, chez nous, tous les journaux, tous les trucs disent, euh, oui tout est mélangé, etc., bon. J'avoue que quand je l'ai fait, son mari était ministre des finances (du budget, NDLR), il m'a demandé de le faire."

Suite à la médiatisation de ces révélations, Mediapart fait par ailleurs remarquer à @si que l'AFP a effectué une sélection de citations qu'il juge contestable dans sa dépêche reprenant l'affaire aujourd'hui. En effet, si l'agence cite bien de larges passages sur les relations entre les Woerth et Bettencourt, elle ne signale pas que selon de Maistre, c'est Woerth qui lui a demandé d'embaucher sa femme, ou que le gérant estime que "c'est trop dangereux" de continuer à l'employer.

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