Karachi : Balladur répond à Libé, qui répond à Balladur
Brève

Karachi : Balladur répond à Libé, qui répond à Balladur

Une tribune d'Edouard Balladur publiée dans Le Figaro répond, sans nommer le journal, aux questions publiées hier par Libération (comme @si le signalait).



"Dans cette présentation des choses rien ne correspond à la vérité, rien n’est étayé par les faits, tout s’appuie pour l’essentiel sur une note émanant d’un agent d’une officine privée de sécurité, note établie en 2002, après l’attentat, et qui amalgame un tissu d’invraisemblances et d’absurdités." explique l'ancien Premier ministre.

"1/La vente des trois sous-marins au Pakistan a été autorisée par moi lors de la visite en 1994 de Mme Bhutto, premier ministre."
"2/ La décision d’autoriser l’octroi de commissions n’était pas de la responsabilité du premier ministre ou de ses services."
"3/ Pour assurer le financement des dépenses électorales de ma campagne, j’ai eu recours à l’ensemble des moyens légaux dont je disposais (...) Tout cela en parfaite transparence."
"4/ En 1996, si j’en crois les déclarations de certains responsables gouvernementaux de l’époque, le versement des commissions qui auraient été afférentes à ce contrat a été interrompu, alors que ma campagne présidentielle était terminée depuis un an.
"

"Je m’en tiens à ce dont je suis certain : je n’ai pris en tant que premier ministre aucune décision d’octroi de commissions ; les comptes de ma campagne présidentielle ont été validés sans réserve, il y a quinze ans, par le Conseil constitutionnel."




Le Figaro explique dans un article que "Les trois documents bancaires révélés par Libération et Mediapart montrent que 1 025 000 francs (1,5 million d’euros) en espèces ont été déposés les 26 et 27 avril 1995 sur un compte du Crédit du Nord ouvert au nom de l’Association pour le financement de la campagne électorale d’Édouard Balladur. (...) Archivés depuis 1995, les trois documents bancaires ont fait leur apparition judiciaire par le biais d’un pli anonyme expédié le 22 février dernier à l’avocat Olivier Morice, qui défend les familles des 11 Français tués dans l’attentat de Karachi. (...) Il est par ailleurs avéré que la France a stoppé net le versement des commissions en 1995 après l’élection de Jacques Chirac et à la demande expresse de ce dernier."

Le Figaro mardi 27 avril 2010 picto

"Il y a, dans la réaction d’Edouard Balladur aux informations que nous avons publiées, une part de dénégation légitime. L’ancien Premier ministre ne saurait être tenu pour responsable, même indirectement, de l’attentat qui a coûté la vie à quatorze personnes, dont onze Français, à Karachi en mai 2002. (...) Notre interrogation porte sur les circuits financiers adjacents découverts à la faveur de l’enquête sur l’attentat. Sur ce point, distinct du premier, Edouard Balladur néglige de répondre à des questions simples." explique Laurent Joffrin dans son éditorial de ce mardi.

Par ailleurs, Libération répond aux réponses de Balladur.


Balladur "Tout est légal"

Libération "Pas un mot, ni même l’esquisse d’une réfutation, à propos des 10 millions versés en espèces sur son compte de campagne présidentielle en avril 1995. Les faits sont attestés par un document bancaire du Crédit du Nord (...) Pas un commentaire, non plus, sur cette autre bizarrerie : les deux intermédiaires alors désignés par le pouvoir en place ont pu empocher une proportion non négligeable de leur commission (54 millions de francs sur 216)."

Balladur "Je n’y suis pour rien" "La décision d’autoriser l’octroi de commissions n’était pas de la responsabilité du Premier ministre ou de ses services."

Libération "Avant la signature du contrat, le 21 septembre 1994, portant sur la vente de trois sous-marins au Pakistan pour 5,4 milliards de francs, au moins quatre réunions interministérielles se sont déroulées à Matignon pour en détermi ner les divers aspects."

picto Libération mardi 27 avril 2010


Balladur "Pourquoi maintenant ?"

Libération "Rien n’est dû au hasard, mais simplement à la vigilance du parquet de Paris. Son procureur, Jean-Claude Marin, veillait parfaitement au grain, du moins jusqu’à maintenant, et à limiter le développement des procédures pénales concernant la vente des sous-marins au Pakistan. A l’origine, il existe un volet financier, que le procureur a décidé de «circonscrire» à quelques barbouzes pour mieux protéger des éminences balladuriennes."

Un élément supplémentaire pour notre dossier Karachi : un watergate français ?

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