Google : vers la fin de l'info gratuite ?
Brève

Google : vers la fin de l'info gratuite ?

Première victoire des éditeurs de presse (Rupert Murdoch en tête), dans le bras de fer qui les oppose à Google ? Le moteur de recherche vient d'annoncer que son programme "First Click Free" (Premier Clic Gratuit) permettrait désormais aux éditeurs de journaux d'obliger l'internaute à s'enregistrer ou à payer pour consulter plus de 5 pages ou articles.


Un premier pas vers les éditeurs qui s'inquiétaient de voir leurs contenus rapporter de l'argent à Google via la publicité, sans qu'ils aient droit à une part du gateau. Et aussi une ouverture en direction de Rupert Murdoch (The Times, Wall Street Journal, Fox News et autres) qui avait exprimé sa mauvaise humeur envers Google l'accusant de voler les contenus de ses journaux, et annoncé son intention de basculer les sites de tous ses journaux vers un modèle payant.



Sur le blog de Google News, Josh Cohen, directeur de produit, explique le 1er décembre qu'avoir un site payant et être recensé par Google News n'est pas incompatible.

C'est là qu'interviendrait le programme First Click Free. Les éditeurs de journaux qui participent autorisent Google à accéder à leur contenu payant, et permettent aux internautes d'accéder via Google News ou Google Search à la page entière. Le premier clic est gratuit, mais si le visiteur veut consulter d'autres pages ou articles, l'éditeur peut faire apparaître une demande d'enregistrement ou de paiement. La mise à jour récente de First Click Free limite l'accès à 5 articles gratuits par jour, autoriseant néanmoins l'affichage du titre et du début des articles payants.








Le lendemain, sur le même blog, le même Cohen ajoute que 25 000 éditeurs du monde entier sont présents sur Google News. Et annonce que le fait de ne pas être présent sur Google News n'empêchera pas d'être visible dans le moteur de recherche de Google.



Manière pour Murdoch de montrer qu'il a reçu le message ? Le 3 décembre, un article du Wall Street Journal (accès du site payant) salue l'initiative de Google : "Dean Singleton, vice président et directeur éxécutif de Media News Group Inc., un des plus grands éditeurs de journaux aux USA en termes de diffusion, a salué mardi cette initiative. "'C'est un signal qui montre qu'ils veulent travailler avec notre industrie" a déclaré Mr. Singleton, dont la société contrôle 54 quotidiens dans 11 états. "Je le prends comme un geste positif de leur part."

Le journal rappelle aussi que "Satya Nadella, senior vice president des services en ligne de Microsoft, a déclaré que sa société n'avait pas l'intention de payer les éditeurs pour les inciter à retirer leurs contenus de Google News".





"Comment Google peut aider les journaux :"
c'est le titre de la tribune publiée dans le Wall Street Journal par Eric Schmidt, le patron de Google, qui rappelle "La video n'a pas tué la radio, et l'internet ne détruira pas les journaux"

Schmidt critique les patrons de presse : "Avec des revenus chancelants et des ressources publicitaires en baisse, les patrons de journaux frustrés cherchent un responsable. Ils dirigent leurs principales critiques contre Google, que beaucoup considèrent comme tirant tout le bénéfice de cette relation sans rien donner en retour.. les faits, je pense, prouvent le contraire. Google est une importante source de promotion. Nous envoyons un milliard de clics par mois depuis Google News vers les sites de presse."

Le fait que Schmidt s'exprime dans un journal du groupe Murdoch montre que les deux empires ont repris le dialogue.

Protestations de blogueurs

Ce recul de l'information gratuite, s'il devait se confirmer, ne laissera sans doute pas indifférents les partisans du "tout gratuit".



Certains blogueurs n'apprécient pas qu'on évoque un paiement des informations originales sur Internet. Exemple avec Cyruz sur LePost.fr :

"Déjà que l'activité de bloggeur n'est pas gage de gros salaire, il faudra payer un abonnement aux journaux en ligne (anglo-saxons dans un premier temps) pour avoir accès à plus de 5 news par jour"

"En gros, la presse traditionnelle aurait peut-être trouvé un moyen de sombrer moins vite tout en vendant plus de papier ou du moins des abonnements en ligne, tandis que Rupert Murdoch cherche à regagner sa fortune récemment perdue en bourse..."

"La presse va mal, car ses revenus publicitaires sont en forte baisse, comme pour tout le monde oublie-t-elle de préciser. Elle avait tout intérêt à profiter de cette crise pour faire passer la pilule du paiement de son contenu en ligne avant que ne reviennent les revenus publicitaires avec la sortie de crise annoncée. Bien joué."



A propos des débuts de l'offensive de Murdoch contre l'info gratuite, lire notre dossier : "Murdoch, visionnaire ou largué ?"

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