Mélenchon quitte le plateau de Public Sénat
Brève

Mélenchon quitte le plateau de Public Sénat

Quand Jean-Luc Mélenchon quitte un plateau, il s'explique.

Sur son blog, le député européen, fondateur du parti de gauche, raconte en détail pourquoi il a interrompu sa participation au "18 heures" de Public Sénat le 17 novembre.

Il assure d'abord en préambule trouver tout à fait estimable la chaîne, "présente à toutes les étapes essentielles de notre vie de Parti depuis sa fondation", et qu'il n'en veut pas particulièrement au présentateur Michel Grossiord, "qui n'est pas plus à droite que la moyenne" et "que les hasards de l'existence me font connaitre depuis ses débuts professionnels puisque nous venons du même coin du Jura" : "Il est plutôt de centre droit, ça s'entend et ça se voit mais pas de façon envahissante."

C'était pour parler du congrès des maires de France, et des annonces que venait de faire François Fillon, que Mélenchon avait accepté de venir. "L'émission commence à dix huit heures. Le discours devait commencer à dix sept heures. On est parti à seize heures pour être sûr de ne pas rater le début. On a préparé les fiches, fait leur lecture, on est venu à deux. C'est ça une préparation. Des heures de travail. L'émission commence dans l'à peu près: le ministre est nommé «secrétaire d'état», je suis présenté comme «président du PG», comme si je n'avais rien à voir avec un mandat électif et donc avec le sujet qui occupe l'émission. Passons. Ca doit être l'émotion."

Mais Mélenchon comprend finalement qu'il est surtout là pour assurer le spectacle, en se prenant le bec avec le maire PS de Lyon Gérard Collomb. Et ça ne lui plait pas : "Sur place j'aurais la parole une fois, une seule, sur le sujet. Tout mon travail pour une minute de parole évidemment interrompue. Gérard Collomb trois fois, deux fois la sénatrice du Modem, le ministre cinq fois. Puis il est annoncé qu'on va passer à «la situation au PS» et Michel Grossiord me donne la parole d'un air gourmand. Ah c'était donc ça! Il m'a invité pour faire la cogne contre le PS! Avec Collomb à côté de moi pour que ça saigne bien! Evidemment rien de tout cela ne nous avait été annoncé avant! Alors, c'est sans moi! Il y a une limite. Tout ce temps, tout ce travail, cet après midi foutu en l'air, tout ça juste pour qu'un animateur de télé organise un petit pugilat entre gens de gauche, sans contenu! salut! J'ai dit que le sujet ne m'intéressait pas et je suis parti."

Une information confidentielle : les conduites d'eau qui illustrent fort artistiquement le billet de Mélenchon sont celles du couloir qui conduit aux bureaux d'@si. C'est le député européen lui-même qui les a photographiées lorsqu'il a participé à notre émission, où il analysait justement son rapport -complexe- aux médias.

Mise à jour - 19 novembre : Michel Grossiord nous a signalé qu'il venait de repondre sur le blog de Jean-Luc Mélenchon. Vci une partie de sa réponse :

"Mieux vaut s’amuser que de manifester de l’agacement face à pareille baliverne, même si la répétition de ce comportement dans les médias alimente un léger soupçon. En même temps, cette façon de dynamiter les émissions où vous passez n’est pas pour me déplaire, elle m’amuse plutôt.
Simple correction à votre récit: affirmer que vous n’avez parlé qu’une fois, que je vous ai présenté comme le président du Front de gauche (j’ai dit fondateur), etc relève de petits arrangements avec la vérité et d’un médiocre dénigrement. Ils servent votre démonstration, et confortent la piètre opinion de vos partisans sur les médias. J’aurais trouvé intéressant de vous entendre -aussi- (puisque vous avez pu dénoncer avec force détails la réforme de la taxe professionnelle, et le « bobard » selon vous de la défense des services publics à la campagne…) répliquer à Gérard Collomb installé à vos côtés. Il rêve d’une gauche qui « ne nie pas les réalités », il l’a répété. Il n’a pas fui le débat, lui, au cours des 2 dernières minutes de l’émission qu’il nous restait à partager."

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