Budget : pas de débat sur France Inter
Brève

Budget : pas de débat sur France Inter

Beau débat, que le débat budgétaire, qui vient de commencer à l'Assemblée.

Taxe professionnelle, bouclier fiscal, proposition socialiste de taxe additionnelle sur les bénéfices des banques : voilà une mine de sujets passionnants, pour les radios du matin et les télés du soir, qui concernent chaque citoyen. Voilà bien LE sujet, le seul peut-être, dont on est absolument certain, dans le brouillard des fumigènes et des effets d'annonce, qu'il ne constitue pas une diversion. Le débat budgétaire est le moment de vérifier si les proclamations sont en accord avec les actes, de tester la cohésion ou les fractures des camps politiques, c'est le moment pour chacun de connaître en direct l'utilisation faite de ses impôts.

On attendait donc, dans la Matinale de France Inter, qui consacre au sujet d'excellents papiers, le premier débat contradictoire sur le budget. Surprise : à la place de ce sujet incontournable, c'est l'architecte Jean Nouvel qui, sans actualité évidente, était invité à discourir du grand Paris. Pourquoi ? Eh bien...parce qu'aucun UMP n'a consenti à venir débattre à France Inter. Ce n'est pas la radio qui le révèle, c'est le président socialiste de la Commission des Finances de l'Assemblée, le socialiste Didier Migaud, dans un coup de colère inédit, parvenu dans la boîte aux lettres d'@si. "Ce soir, j'apprends à la dernière minute qu'un débat prévu dans la matinale de France Inter est purement et simplement annulé au motif de la défection de tous les contradicteurs pressentis. Du coup, les auditeurs sont privés de débat et écouteront demain matin Jean Nouvel monologuer sur le grand Paris alors même que le débat budgétaire commence dans l'hémicycle (...)" A en croire Migaud, ce n'est pas une première, et "à chaque fois, faute de participant de la majorité, le débat a été annulé, les médias subissant la plupart du temps ce diktat et renonçant à laisser l'opposition s'exprimer seule".

Salubre (et trop rare) coup de colère du député. L'étouffement dans l'oeuf d'un débat fait moins de bruit, beaucoup moins, qu'une salve de Frédéric Lefèbvre contre les médias. Combien de débats, d'ailleurs, ainsi mort-nés chaque jour ? Combien d'invités bouche-trou, que les matinautes sont condamnés à écouter religieusement, sans jamais être avertis de leur triste qualité de bouche-trous, sans jamais être informés des épreuves de force qui se sont déroulées en coulisse ? Et à propos, pourquoi les rédactions des radios, des télés, une fois de temps en temps, ne décident-elles pas de pénaliser les récalcitrants, en maintenant les débats prévus, avec ceux qui veulent bien venir ? Tout en informant des défections le public, que cela intéressera certainement.

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