Talibans payés par les Italiens ? (Times, Murdoch)
Le Times explique que la France "ne savait pas, quand elle a pleuré ses morts que dans les mois précédents l'arrivée des troupes françaises mi-2008, les services secrets italiens payaient des dizaines de milliers de dollars aux commandants taliban pour que cette zone reste calme. Les paiements clandestins dont l'existence a été cachée aux forces françaises quand elles sont arrivées, ont été révélés par des militaires occidentaux."
"Les services de renseignement américains ont été stupéfaits lorsque, via des écoutes téléphoniques, ils ont découvert que les Italiens achetaient aussi des miliciens, dans la province d'Herat. En juin 2008, plusieurs semaines avant l'embuscade, l'ambassadeur américain à Rome avait protesté auprès du gouvernement Berlusconi contre l'emploi de cette tactique."
Dans un encadré, en page de droite, le Times explique "On dit en Afghanistan «Vous ne pouvez pas acheter un Afghan ; juste le louer»" et rappelle que les Anglais quand ils étaient surplace au 19e siècle, payaient les tribus les plus rebelles en 1839, mais en 1841, Sir William Macnaghten, l'envoyé britannique à Kaboul, décida de faire des économies. Une rebellion éclata, Macnaghten fut assassiné, sa tête promenée dans les rues de Kaboul.
Le Times cite un officiel de l'OTAN qui dit que payer peut être un moyen comme un autre. "Mais c'est fou de ne pas prévenir ses alliés".
L'affaire est aussi en bas de la Une du Corriere della Sera de ce même jeudi 15 octobre 2009
"Les Talibans et les accusations de Times contre l'Italie" : l'information est reprise en bas, à gauche, de la Une du Corriere della Sera, qui lui consacre une demi-page à l'intérieur du journal.
"Le journal britannique dit que les 007 de notre pays ont
payé les dirigeants des Taliban pour éviter les attaques contre
la garnison italienne de la base de Surobi, à 65 kilomètres de Kaboul. En juillet 2008, la base est passée sous le contrôle des
Français, qui, un mois plus tard, le 18 août, ont été victimes d'une
embuscade : 10 soldats massacrés et 21 autres
blessés."
Le Corriere cite la réaction du ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa : «Une fois encore, le journal de Londres publie des rumeurs ordurières» Une allusion aux articles critiquant la vie privée et les méthodes de gouvernement de Berlusconi publiés dans le Times (propriété du groupe Murdoch, en litige commercial avec le groupe Mediaset de Berlusconi) qui avaient provoqué des protestations du Premier ministre italien.
L'occasion de relire notre dossier Afghanistan: mais oui, la guerre! et notre enquête sur la photographe qui a réalisé l'image publiée dans Match et reprise dans le Times montrant un taliban, avec l'équipement d'un soldat français tué lors de cette fameuse embuscade
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