Un éditorial du quotidien El Watan publié en dernière page de l'édition du 4 mai 2008 critique la révérence de la télévision d'état face au pouvoir du président Bouteflika.

Dans son article Ali Bahmane réagit, sans la nommer, à une émission intitulée «Ma adraka maa El Djazaïr» présentée par Hamraoui Habib Chawki, directeur général de l’Entreprise Nationale de Télévision (ENTV) et diffusée vendredi 2 mai.

Il y a une seule chaîne de télévision en Algérie (plus deux chaînes satellitaires, Thalita TV et Canal Algérie qui reprennent les programmes de l'ENTV).

Ali Bahmane explique qu'il ne croit pas à l'efficacité de ce genre de propagande, car les Algériens ont accès aux chaînes d'autres pays (dont la France) via la télévision par satellite :

A quoi répond ce type d’émission, totalement dépassé dans le monde, ne subsistant que dans quelques pays autoritaires ? On peut penser qu’elle s’inscrit en droite ligne dans la campagne menée ces six derniers mois en faveur d’un troisième mandat pour Bouteflika......

L’ENTV est prise dans une logique de sous-traitance d’un pouvoir bloqué. Elle lui offre, pour l’aider à s’en sortir, la mystification tant des images que du discours politique. Mais elle ignore que l’Algérie de 2008 a changé en profondeur dans sa manière de réfléchir : le téléspectateur algérien n’est plus dupe des techniques de manipulation, il a eu à les subir durant les décennies du parti unique. Bien établie aujourd’hui, sa maturité politique est par ailleurs constamment nourrie par l’incessant flux d’images venues du ciel lui apportant des outils d’analyse et de compréhension du monde dans lequel il vit.