Wallace Souza était déjà un homme aux multiples casquettes : ancien policier, membre de l'assemblée de l'Etat d'Amazonie et présentateur à succès de "Canal Livre", une émission qui dénonçait la violence dans la région, images de scènes de crime à l'appui.

L'enquête a démarré au mois d'octobre, lorsqu'un des employés de l'émission a été arrêté pour meurtre indique le Guardian. L'homme aurait avoué qu'au moins un de ses meurtres avait fait l'objet d'un reportage.

Selon le chef du renseignement de la police dans l'Etat d'Amazonie, qui a perquisitionné à son domicile, Wallace Souza "a fait commettre des crimes pour générer des sujets pour son émission".

"Les ordres venaient toujours [de lui] et de son fils, qui alertaient ensuite les équipes de télévision pour arriver sur la scène avant la police", a-t-il ajouté dans une interview à l'agence américaine Associated Press. Les meurtres de trafiquants de drogue "semblent avoir été commis pour se débarrasser de rivaux et augmenter l'audience de l'émission".

"Manaus [la capitale de l'Etat d'Amazonie, ndr] ne peut plus vivre avec cette vague de crime" martelait-il dans son émission d'après le Guardian. Ce message était devenu un argument électoral pendant les campagnes aux législatives en Amazonie. C'est lui qui avait obtenu le plus de suffrages lors des dernières élections, ce qui lui avait permis de conquérir un troisième mandat.

Souza nie toutes ces accusations et parle d'une "campagne politique" dont il serait l'objet. Selon la BBC, il bénéficie d'une immunité grâce à son statut parlementaire. Son fils a en revanche été arrêté. Il est accusé de meurtre, trafic de drogue et possession illégale d'armes à feu.