Karachi, dans le désert
Brève

Karachi, dans le désert

Ainsi donc, à en croire Guillaume Dasquié, dans Libération

 

, la piste des "commissions", dans l'attentat de Karachi, (quatorze morts dont onze ingénieurs et techniciens français) était apparue dans le dossier d'instruction dès 2002. Et de longues années durant, le fameux juge Bruguière, parti depuis tenter une carrière politique sous l'étiquette UMP, s'est consciencieusement assis sur cette piste-là, privilégiant contre vents et marées la piste d'Al Qaida, qui vient de s'effondrer aujourd'hui. L'enquête de Dasquié parait le même jour qu'une interview de l'ancien ministre de la Défense Charles Millon dans Paris-Match, lequel confirme que Chirac, à peine élu président, lui avait bien demandé de bloquer certaines commissions versées à des intermédiaires. Re-disons le clairement pour ceux qui ne suivent pas : l'affrontement Chirac-Balladur de 1995 se confirme bien comme la toile de fond de l'attentat de Karachi.



Et puis ? Et puis rien. Les radios du matin font certes état de ces révélations, mais entre deux compte-rendus des suites de la joyeuse partie de chaises musicales gouvernementale. Voulez-vous, chers matinautes, que je vous raconte la suite de l'histoire ? Quelques enquêteurs s'entêteront, dans une poignée de journaux. Aucun problème, la liberté de la presse est totale en France. L'audiovisuel chabo-valisé suivra mollement, entre deux jingles : tu comprends coco, avec la crise et le chômage, les Français s'en foutent un peu, non ? L'opposition observera gravement : ah, il ne faudrait pas qu'on aille déterrer d'autres affaires, comme les frégates de Taiwan. Et l'affaire se perdra dans les sables.

Nomédias si merveilleusement libres s'émerveillent du surgissement de Twitter dans la crise iranienne. Il est vrai que sous une chape de plomb, les gazouillis de Twitter sont un magnifique progrès. Tout se passe comme si le mouvement, au pays de nomédias si libres, était exactement inverse. Comme si la presse tout entière, se trouvait progressivement réduite à un gazouillis permanent.

Les premières étapes du possible "Karachigate" français ont été suivies ici et ici.

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