Iran : Neda, martyr du Web
Brève Vidéo

Iran : Neda, martyr du Web


Une jeune fille tuée lors des manifestations en Iran est devenue ce week-end une icône du web.





Une courte vidéo montrant le visage ensanglanté d'une jeune manifestante est apparue samedi matin sur Internet.


"Il y a une vidéo qui circule montrant une femme mourante après avoir reçu une balle dans les rues de Téhéran. Vous savez où la trouver. Je ne la mettrai pas en ligne. Mes pensées vont à sa famille et à ceux qui se battent pour être entendus." écrivait samedi matin le célèbre blogueur américain Robert Scobble (il a été le blogueur officel de Microsoft) sur son compte Friendfeed.

Friendfeed est un service, très utilisé par les internautes les plus actifs et les plus communiquants, qui permet de rassembler sur une seule page web les contributions d'un internaute sur plusieurs dizaines de services et réseaux sociaux différents comme Twitter, Facebook, Dailymotion et Youtube (vidéo), Flickr et Picasa (photos) Skyrock et Blogger (blogs).

Le lien vers cette vidéo est mis sur Twitter et d'autres réseaux sociaux comme Facebook.

La séquence vidéo tournée par un manifestant fait le tour du monde pendant le week end. Très crue, elle montre la jeune fille en train de mourir au sol, avec une image en gros plan. Certains internautes ont refusé de la publier pour ne pas reproduire le "sensationnalisme" et le "voyeurisme" des "médias traditionnels" qu'ils rejettent, tandis que d'autres la mettent en avant comme témoignage de la répression en Iran.

picto Attention, ce court extrait ne doit pas être vu par un public sensible



La vidéo paraît puis disparaît sur YouTube avant d'être placée dans la zone ouverte aux inscrits déclarant avoir plus de 18 ans.

Samedi soir à 19 h 52, un internaute américain écrit sur le site Newsvine que le nom de la jeune fille est Neda sans indiquer de source pour cette information.


Newsvine.com samedi 20 juin 19 h 52 picto








CNN a diffusé aux USA la séquence mais en floutant le visage de la victime. picto CNN.com dimanche 21 juin à 7 h 20 mn
Un groupe Facebook "Neda Soltani - Ange de l'Iran" a été créé par un Iranien basé à Londres.

Arash Kamanger explique que Neda a été tuée sur l'avenue Karer, au carrefour avec les rues Khosravi et Salehi. Il cite le témoignage d'un médecin qui dit avoir été sur place : "Une jeune femme se tenait à côté de son père regardant passer les manifestants. elle a été touchée par le tir d'un membre de la police installé sur le toit d'une maison. Il avait une vue parfaitement dégagée et ne pouvait pas la rater. Il l'a visée au coeur. Je suis médecin j'ai couru pour l'aider. Mais l'impact était si violent que la balle avait éclaté dans sa poitrine, elle est morte en moins de deux minutes. La séquence vidéo a été tournée par un mes amis qui était à coté de moi."


D'autres sources semblent confirmer cette information

Comme d'autres internautes, le vidéoblogueur français, Tristan Mendès-France, (connu pour des "reportages vidéos participatifs" faits dans plusieurs pays voir le site Blogtrotters.fr) a, lui aussi essayé de savoir qui est sur la vidéo.

Mendès-France contacte un internaute qui a mis la vidéo en ligne. C'est un Iranien, X, qui vit en Europe.


La page Facebook d'X picto


Comme le raconte Mendès-France : Rad donne le prénom de la jeune fille et lui explique qu'il a "reçu la terrible vidéo d’une de ses amies qui habite à côté de chez lui à Téhéran. L’auteure de la vidéo a préféré passer par Hamed Rad par sécurité et lui a dit que la victime s’appelait Neda."

Rad a donc publié la vidéo depuis les Pays Bas.

picto Le blog de Tristan Mendès-France à 00 h 20 dans la nuit de samedi à dimanche

Le prénom de la jeune fille est très vite répercuté aux quatre coins du web. Pour s'en rendre compte il suffit de taper "Neda" dans le moteur de recherche, situé dans la colonne de droite de la page Web de Twitter : ce dimanche soir, chaque seconde, il y a un nouveau message Twitter mentionnant le mot "Neda"




Sur le rôle des nouveaux médias dans la crise iranienne, regardez notre émission de la semaine "Oui, je suis ému, bouleversé, par le mouvement iranien".

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