Libération du vendredi 11 avril est gratuit. Sur France Inter, Denis Pierrard, le directeur général du journal exliquait que l'opération avait pour but la mise en main du produit. Payante ou gratuite, la presse est un produit qui n'a de valeur que si quelqu'un le prend en main pour le lire.

Le produit Libération est diffusé aujourd'hui à 500 000 exemplaires contre 172 867 la veille, jeudi 10 avril. C'est un gros numéro avec 48 pages dont 16 de publicité. Contre 40 pages la veille (cahier Livres compris) et l'équivalent de 3 à 4 pages de publicité (des petits pavés, et une demi-page par ci par là). C'est une opération de promotion très coûteuse. Elle n'a été rendue possible que grâce aux annonceurs.

Page 6, dans le Making-of, le patron du journal, Laurent Joffrin explique le pourquoi : C'est pour faire comprendre l'originalité et la richesse de la presse payante que nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure

Joffrin remercie ensuite le patron de Disneyland Resort Paris en signalant que les abonnés de Libération recevront une invitation pour Disneyland Paris dans les prochains jours.

Joffrin remercie aussi Marie-Laure Sauty de Chalon, patronne de l'agence Aegis (Aegis Media France, filiale du 1er groupe mondial indépendant de conseil et d'achat d'espace publicitaire.)

Quelques pages plus loin, au milieu du journal, le lecteur comprend la gratitude exprimée envers Disneyland.

Il trouve un cahier central de 4 pages qui s'appelle lui aussi Libération. il est consacré à la dernière attraction ouverte dans le parc situé aux portes de Paris.

Mais les pages de ce cahier publicitaire promo Disneyland (comme la dernière page du vrai Libération de ce vendredi 11 avril, elle aussi signée Disney) sont de couleur sépia et cette édition est datée de 1939. L'année du début de la Seconde Guerre Mondiale.

S'agit-il de nous dire que Libération est en guerre. En guerre avec la presse payante ?