Kouchner et les sondés
Le sondé est une espèce fascinante.
La dernière des sondés est tout bonnement à couper le souffle. Kouchner perd dix points de popularité d'un coup. Vous ne l'avez pas entendu aux radios du matin, mais vous auriez pu le lire dans Le Figaro. Pourquoi ? Parce qu'il a attaqué Rama Yade, pardi. Faute impardonnable. Parce qu'il a arraché lui-même sa couche de maquillage droitdel'hommiste. Pourquoi ce geste désespéré, d'ailleurs, ce serait une autre question. Le maquillage s'écaillait ? Ca finissait par le gratter, à la longue ? Il avait chaud ? La peau doit respirer. Même la peau de Kouchner.
Autrement dit, en 2007, Kouchner abjure les droits de l'homme pour
un poste de ministre, et abjure un compagnonnage avec le PS pour
rallier la droite. Les sondés ne bronchent pas. Pas un soupir. Ne
réveillez pas les sondés. Kouchner avale Kadhafi, Poutine, les quotas
de reconduites à la frontière, les Chinois. Rien. Fin 2008: Kouchner
reconnaît publiquement cette abjuration: ses sondages dégringolent.
Donc, deux hypothèses. Soit les sondés n'ont rien vu en 2007 et 2008.
Soit le péché, aux yeux des sondés,-déserteurs du kouchnerisme, n'est
pas l'abjuration, mais la reconnaissance de cette abjuration. Je laisse
cette question ouverte, dans l'attente des futurs progrès de la
sondéologie.
Le Figaro mercredi 17 décembre 2008
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