L'intersyndicale de l'Agence France Presse a dénoncé cet après-midi dans un communiqué les "accusations calomnieuses" portées par le sénateur Jean-Luc Mélenchon contre une journaliste de l'agence.

Tout commence samedi 29 novembre, avec la tenue du meeting fondateur du "Parti de gauche", que monte Mélenchon après avoir quitté le parti socialiste. La dépêche qui en rend compte fait état d'"un bon millier de sympathisants rassemblés dans le gymnase de l'Ile des Vannes, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)".

Un bon millier ? Le sénateur estime, lui, que ses partisans étaient "plus de trois mille". Il l'écrit dès dimanche 30 sur son blog. Mais dans son billet, il s'en prend surtout violemment à la journaliste de l'AFP, qu'il cite nommément, lui reprochant d'avoir volontairement minimisé le nombre de participants. Et la raison qu'il avance pour cette hypothétique malveillance est pour le moins futile :

"Passe [la journaliste], que nous rencontrions pour la première fois. Elle proteste qu'elle a dû venir à pied parce qu'il n'y a pas de parking réservé! Elle exige de l'équipe d'organisation, qui le lui refuse, une interview de moi séance tenante avant que je parle. Contact désagréable pour des militants totalement engloutis par la gestion d'un déroulement de meeting géant. La vengeance est un plat qui se mange froid.
La dépêche AFP tombe et annonce que nous étions juste «un bon millier». L'info est reprise en boucle sur France info et ainsi de suite comme d'habitude. Bien sûr ceux qui étaient là savent à quoi s'en tenir (...) Il n'y a pas là de "complot médiatique". Il s'agit d'une personne, une seule, qui a volontairement désinformé par pure rancoeur personnelle."

En mai, l'AFP avait été accusée par le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre de lui avoir refusé la publication d'un communiqué anti-Ségolène Royal. Le président de la société des journalistes de l'agence s'en était expliqué sur notre plateau. C'est l'épisode auquel fait référence l'intersyndicale aujourd'hui lorsqu'elle écrit : "Une nouvelle fois un homme politique a cru bon de s'en prendre publiquement, de façon inqualifiable et grossière à une journaliste de l'AFP". Alors que M. Mélenchon "se pique en paroles d'être un défenseur acharné de la liberté de la presse", sa démarche "participe du climat actuel d'intimidation et de mise au pas des journalistes", déplorent les journalistes.

Et pour reprendre au début le duel AFP-UMP, lisez notre dossier.