Barthès et Darmon, clones de cauchemar
Brève

Barthès et Darmon, clones de cauchemar

Attention image : Manuel Valls enfile sa veste en sortant de sa voiture.

Méfiance : il y a forcément signe. Ca veut forcément dire quelque chose. "Qu'est ce que ça nous dit de l'homme, au fond, Michaël ?" demande la présentatrice de iTélé au commentateur politique Michaël Darmon. Réponse : "Ca montre euh le, l'homme en action, il passe la veste, et à ce moment là euh, ça veut dire que dès qu'on sort de la voiture on est déjà, euh, en mouvement. Il est pas pressé, Manuel Valls, il est rapide". Evidemment, ça ne veut pas dire que Valls a chaud en voiture. Ni qu'il ne veut pas froisser sa veste. C'est Le petit journal de Yann Barthès, qui a isolé cette séquence de la chaîne d'info du même groupe, et la diffuse avec force moqueries à l'égard de Darmon.

Comme chaque soir ou presque, c'est la fête aux journalistes, chez Yann Barthès. Darmon n'est pas le seul à déguster. Barthès se fiche des journalistes, qui sont -attention découverte- "à une feuille de papier à cigarettes" des politiques. Pensez donc, toutes ces opérations de com', sur le nouveau gouvernement : arrivées des nouveaux ministres à la gare, trajets en voiture électrique, visites filmées de nouveaux bureaux, cameramen embeddés dans les voitures des ministres, Valls en avion et en hélico, etc. Et Barthès, moquant la futilité des commentaires des chaines sur les chaussettes de Sapin ou le chignon de Royal, de bien montrer la feuille de papier à cigarette.

Mais quelques secondes plus tard, ô surprise : voici que l'implacable dénonciateur du papier à cigarette enfile...le noeud papillon du Premier ministre belge, Elio di Rupo, que ce dernier a offert à la chaîne sur un autre plateau sous les applaudissements. Barthès peut ainsi compléter sa collection, ce noeud papillon venant rejoindre une cravate offerte par François Hollande. Qui donc parlait de com' et de papier à cigarette ? Ainsi la méta-télévision vient-elle s'amalgamer à la télévision dont elle tente désespérément de se distancier, dans une sorte de chewing gum visuel interminable et sans issue, un continuum de cauchemar, un jour sans fin du divertissement, bordé de clones de Darmon et de Barthès, balises indiquant le chemin dont on ne doit jamais s'écarter.

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