Mediapart / Bettencourt : discrétion de la presse traditionnelle
Brève

Mediapart / Bettencourt : discrétion de la presse traditionnelle

Pas content François Bonnet, le directeur éditorial de Mediapart ! Dans

un billet paru samedi 6 juillet, Bonnet tire à boulets rouges sur le traitement fait par Le Monde de la condamnation du Point et de Mediapart par la Cour d'appel de Versailles à retirer les enregistrements Bettencourt et leurs citations. Mais outre Le Monde, Le Figaro, Les Echos ou encore Le Parisien ont brillé par leur silence.

Jeudi 4 juillet : coup de tonnerre pour Mediapart condamné (avec le Point) par la Cour d'appel de Versailles à retirer tous les enregistrements Bettencourt de son site, ainsi que les citations desdits extraits sonores. Le tout sous peine d'une amende de 10 000 euros par jour de retard. Dans la foulée d'autres sites comme Rue89, Slate ou @si se déclarent prêts à héberger les enregistrements Bettencourt. En parallèle des internautes mettent les bandes sonores à disposition sur des sites de téléchargement. Bref, l'information est assez importante pour mériter d'être signalée. Mais on ne peut pas dire que les confrères de la presse traditionnelle ne se soient bousculés pour soutenir Mediapart

Le vendredi 5 juillet, seul Libération consacre une page entière à l'affaire. Dans un éditorial, Sylvain Bourmeau, directeur adjoint de la rédaction (ex de Mediapart) voit dans cette décision le symbole d'une "liberté d'informer sauvagement agressée". Pour soutenir Mediapart, le quotidien propose, lui aussi, de mettre en ligne les enregistrements. Et Bourmeau d'ajouter "Ce n’est pas parce que Mediapart crie souvent au scandale d’Etat et à la ruine de la démocratie qu’il faudrait, comme dans l’histoire du loup, n’y plus prêter attention".

La brève du Monde déclenche le courroux de Mediapart

Dans les autres journaux, le soutien est inexistant, les uns et les autres se contentant le plus souvent d'une petite brève. Ainsi, par exemple, Le Monde, dans son édition datée du samedi 6 juillet, publie une brève de quelques lignes en bas à droite de sa page 10.

Cette couverture - succincte - du Monde a déclenché le courroux de François Bonnet, le directeur éditorial de Mediapart. "Etrange choix pour ce journal qui compte désormais comme membre de sa rédaction Fabrice Lhomme, notre ancien collègue de Mediapart (d'ailleurs condamné solidairement à payer 20.000 euros à Liliane Bettencourt et 1.000 euros à Patrice de Maistre)." Puis Bonnet s'interroge et s'étonne. "Le Monde a-t-il aussi oublié qu'il fut associé en son temps –comme le furent Mediapart et bien d'autres titres– à WikiLeaks pour exploiter la fuite géante des documents diplomatiques organisée par Julian Assange en toute illégalité ? N'y a-t-il pas là un enjeu commun, WikiLeaks, OffshoreLeaks, Bettencourt".

Le Figaro, lui, parle d'autre chose

Bonnet aurait pu élargir sa critique. En effet, dans son édition du 5 juillet, Le Figaro ne parle même pas de l'affaire qui concerne, Le Point et Mediapart. Il y a bien une brève en page 8 sur l'affaire Bettencourt, mais elle concerne le renvoi d'Eric Woerth et Patrick de Maistre devant le tribunal correctionnel. Le lendemain, toujours en page 8, quatre lignes indiquent que l'instruction concernant "l'abus de faiblesse" est suspendue.

A gauche, le traitement de l'affaire par Le Figaro, le vendredi 5 juillet, jour de la condamnation de Mediapart et du Point. Ci-dessus, le traitement par Le Figaro le samedi 6 juillet. A noter, ces brèves de fond, sont toujours en... page 8.

De leurs côtés, Les Echos ont choisi de ne pas signaler cette condamnation. Tout comme le Parisien / Aujourd'hui en France.

Logiquement, la revue de presse de France Inter du 5 juillet (ainsi que le signalait le matinaute ici) ne contient donc aucun mot sur cette affaire.

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