Balladur 95 : aveux de Takkiedine (Le Monde)
Incarcéré depuis le 31 mai pour avoir essayé de fuir la France en se procurant un vrai-faux passeport diplomatique de République dominicaine, Ziad Takieddine est passé aux aveux la semaine dernière devant les juges d'instruction. Oui, il a reversé, en liquide, une partie des rétrocommissions perçues dans le cadre de contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite, au clan Balladur pour financer la campagne présidentielle de ce dernier. Le premier versement serait intervenu en novembre 1994, après la signature du contrat Sawari II. Nicolas Bazire, alors directeur de cabinet et directeur de campagne de Balladur, l'aurait recontacté pour le mettre en relation avec Thierry Gaubert (ex-collaborateur de Sarkozy), lequel aurait réclamé 1,5 million de francs en liquide à Takieddine. L'argent aurait été remis en cash à Genève, en coupures de 500 francs. "Selon M. Takieddine, cette remise de fonds s'apparentait à un "retour d'ascenseur" logique, le contrat Sawari II lui ayant rapporté une fortune", explique Le Monde. Deux autres remises de fonds auraient eu lieu, pour un montant total de 6 millions de francs. Interrogés par Le Monde, les avocats de Gaubert et Bazire ont contesté ces accusations contre leur client. |
Outre le financement occulte de la campagne Balladur, Takieddine a également mis en cause ceux qui l'ont introduit à la dernière minute dans les négociations de ces contrats d'armement : François Léotard (ancien ministre de la Défense) et Renaud Donnedieu de Vabres (son conseiller). Après l'élection présidentielle, Takieddine aurait reversé de l'argent liquide à Donnedieu de Vabres "pour l'aider à payer le loyer de son appartement parisien". "Je lui ai payé en cash allant jusqu'à des sommes entre 15 000 et 20 000 francs à chaque fois", a-t-il indiqué aux juges. Au total, 250 000 francs auraient été reversés à Donnedieu de Vabres, présenté comme le représentant de Léotard.
Si vous avez raté les épisodes de ce feuilleton qui a débuté en 2010, reportez-vous à notre dossier "Takieddine, le scandaleux"
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