Ecce homo : Joey Starr
À lire en écoutant ceci (forcément).
Tournée promo pour Joey Starr, qui tient l'affiche avec Depardieu dans un film sorti aujourd'hui : La marque des anges - Miserere. Joey Starr à la une de M le magazine du Monde de ce ouiquinde où l'on loue son côté mauvais garçon, "bad boy instittutionnel", qu'ils disent. Joey Starr photographié par Paul Schmidt tel un Christ, et pas n'importe quel Christ.
Photo © Paul Schmidt
Un Christ version Ecce homo, version condamné :
Ecce homo par Juan de Valdés Leal, vers 1657
Cet épisode est relaté dans l'évangile selon saint Jean, au chapitre 19. Jésus, arrêté, est présenté à la foule par Ponce Pilate tel un roi d'opérette : avec une couronne d'épines sur la tête, une cape pourpre sur les épaules et un roseau faisant office de sceptre tenu dans ses mains liées. Et Ponce Pilate dit : « Voici l'homme » (Ecce homo). Plus tard, Jésus sera condamné, exécuté, ressuscité.
Photo © Paul Schmidt
Ecce homo par Gregorio Fernandez, XVIe siècle
Ecce homo par Jo%u0308rg Petel, 1630-31
On pourra trouver la comparaison tirée par les cheveux…
Ecce homo par Bartolomé Esteban Murillo,
vers 1660-1670
… sauf que l'article de M, le magazine du Monde compare cinq fois Joey Starr à un roi ; sauf que le film dont il assure la promo s'intitule La marque des anges - Miserere (Miserere est le titre du Psaume n°51 qui commence par ces mots : "Miserere mei, Deus" (Pitié pour moi, ô Dieu) ; sauf qu'il est également question dans cet article de rédemption :
Photo © Paul Schmidt
Ecce homo par Guido Reni, vers 1639
Et puis ce portrait…
Photo © Paul Schmidt
… en tous points comparable à cet autoportrait de Dürer qui se voyait tel un Christ (notez la position de la main chez l'un et l'autre) :
Autoportrait par Albrecht Dürer, 1500
Voici l'homme, voici Joey Starr. Roi nu condamné, emprisonné, ressuscité grâce au cinéma qui : « pourrait même lui offrir une lumière où vieillir », même qu'on appellerait ça une auréole.
Merci à l'aimable @sinaute qui m'a fait remarquer cette une de magazine.
L'occasion de lire ma chronique intitulée Oncle Ben's, le retour ? où il est notamment question d'enfant noir dans une position christique, ainsi que ce Vite dit précédemment consacré à Joeystarr puisqu'en vrai ça s'écrit comme ça, n'en déplaise au Monde.
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