Pour le gouvernement israélien, l'affaire est très sérieuse, car les images de l'agonie de Mohammed Al Dura, à côté de son père blessé (et opéré en Jordanie comme le rappelle Enderlin), ont fait le tour du monde, et ont alimenté la rancoeur des Palestiniens, au cours de la deuxième Intifada entre 2000 et 2005. Benjamin Netanyahu, actuel Premier ministre, se félicite du contenu du rapport : "La version répandue par le reportage a servi d'inspiration et de justification au terrorisme, à l'antisémitisme et à la délégitimation d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. Le rapport estime même qu'il n'y a pas de "preuve que Jamal ou l'enfant aient été blessés de la manière présentée par le reportage (...). Au contraire, il y a de nombreuses indications selon lesquelles aucun des deux n'a été touché". |
Les auteurs du rapport affirment, de plus, avoir visionné des images non montées dans le reportage de France 2 diffusé : "Contrairement à l'affirmation du reportage selon lequel l'enfant a été tué, le visionnage par la commission (gouvernementale) des images non montées montre que dans les scènes finales, qui n'ont pas été diffusées par France 2, on voit l'enfant vivant". Rien de nouveau dans ces affirmations qui avaient déja été avancées.
Charles Enderlin réagit : "En 2008, nous avons répondu à la Haute cour de justice israélienne que, depuis le premier jour nous sommes prêts à participer à une enquête indépendante, réalisée selon les standards internationaux, et avec un accompagnement juridique. En son temps, Arlette Chabot avait annoncé que France Télévisions était prêt à aider Jamal al Dura à organiser l'exhumation du corps de son fils à des fins d'analyse pathologique et de test d'ADN.Aucune autorité israélienne n'a contacté France 2, Jamal al Dura, Talal Abou Rahmeh le cameraman à des fins d'enquête."
En 2004, en France, Philippe Karsenty, animateur de Media Ratings, qui se présente comme une "agence de notation des médias" accuse Enderlin de mise en scène.Enderlin porte plainte pour diffamation. Plusieurs jugements contradictoires se sont succédés. La cour d'appel de Paris doit rendre un nouvel arrêt le 22 mai 2013.
Pourquoi ce rapport israélien est-il publié aujourd'hui ? Lire aussi la chronique de Daniel Schneidermann Fusillade: Netanyahu s'engage contre Enderlin
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