Chaines d'info à vérifier
Brève

Chaines d'info à vérifier

Parle ? Parle pas ? Il parait que Dzhokar Tsarnaiev est gravement blessé à la gorge.
On ne sait pas s'il pourra jamais parler. Mais si bien sûr, le suspect survivant de l'attentat de Boston parle. Ou plutôt il écrit. Il a commencé à répondre par écrit aux questions des enquêteurs. Parle ? Parle pas ? Les compte-rendus contradictioires sont aussi péremptoires les uns que les autres. Dans l'affaire de cet attentat, le marathon des rumeurs continue, après les autres bombes désamorcées qui n'existaient pas, ou encore la fausse troisième explosion dans la bibliothèque de Boston.

On informe à ciel ouvert. L'info en continu, et la concurrence, ont ouvert toutes les vannes. On le savait. Mais à cette dégringolade, la directrice de la rédaction de iTélé a offert une justification nouvelle. Les gens s'y sont habitués, assurait-elle hier sur France 5. Les télespectateurs savent qu'ils assistent à un "work in progress", qu'ils voient l'information en train de se faire, avec tous ses tâtonnements, et ses retours en arrière. Ils savent qu'en attendant un peu, ils auront droit au rectificatif après l'information. Au fond tout ceci n'est pas si grave.

C'est nouveau. Auparavant, ne serait-ce que pour la galerie, ils s'excusaient. Ils disaient que le dérapage ne se reproduirait pas. Si le "c'est pas grave" de Pigalle devient discours officiel de l'information continue, cela signifiera donc que ces médias ont fondamentalement changé de règles du jeu. Avant de le rejeter dans l'enfer des justifications impossibles, examinons tout de même l'argument. Au Pigalleland, l'info vérifiée n'est donc plus la règle, et l'info non vérifiée n'est plus l'exception. Nous baignons donc dans un monde d'information "en train d'être vérifiée". Pourquoi pas ? Mais ce serait acceptable à deux conditions. D'abord, si c'était clairement formulé ainsi dans le pacte de lecture. Si, au lieu de s'appeler "chaînes d'info continue", BFM et iTélé s'appelaient "chaînes d'info non vérifiée", ou "chaînes d'info à vérifier". Par ailleurs, il faudrait qu'il existe ailleurs des médias d'information vérifiée. On n'y est pas. Jean-Jacques Bourdin, qui succédait à Pigalle sur le même plateau, matraquait que BFM était désormais "la chaîne de référence" (oui, le même Bourdin qui avait posé à Copé une question sur son compte en Suisse, sans aucun début de preuve, et sur la base d'un simple "je l'ai lu quelque part"). De référence, dans le nouveau paysage, certainement.



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